Entre guitares et machines, ça fait bien longtemps que Rodolphe Burger ne choisit plus. Il a même fait de cet assemblage un peu sa spécialité, sa marque de fabrique. Depuis la fin de Kat Onoma et même avant, l’Alsacien a compris les possibilités que pouvait lui offrir ce mélange de sonorités quand il s’agit de composer des chansons complexes et sinueuses.
Toujours amateur expérimentations, ce vieux fan du Velvet Underground et de James Blood Ulmer a mis son savoir-faire au service de Bashung en 1997 pour Fantaisie Militaire avec le titre Samuel Hall, au même titre que Christophe Claini (membre de Mobile In Motion) qui, lui aussi, a travaillé avec Bashung sur L’imprudence. Ensemble, ils ont réalisé Good qui fait suite à l’album No Sport paru en 2008 et co-réalisé avec Doctor L.
Dans ce cinquième album solo, on retrouve cette voix grave et profonde, cette poésie brute, cette manière de déclamer des textes entre réalisme contemporain (Rien ni personne), noirceur et moment plus intimistes très touchants (Quand reviendras-tu ?), ou encore évoquant la poésie romantique d’un Leonard Cohen ou le style du duo Timber Timbre (Happy Hour).
Enregistré dans son studio de Sainte-Marie-Aux-Mines, là où se tient son festival "C’est dans la Vallée" depuis tant d’années, Good présente des chansons bluesy à souhait, aux ambiances nocturnes, nourries de samples, de boucles sombres, dans un style reconnaissable entre mille, celui d’un artiste unique, artisan passionné du son, entouré comme souvent de poètes et d’écrivains dont les textes ne pouvaient pas trouver meilleur interprètes que cet homme à la voix de crooner qui n’en finit pas d’expérimenter, d’explorer de nouvelles pistes tout en continuant de tracer sa voie avec talent.
Un disque qui s’inscrira en très bonne place dans la discographie de l’ex-Kat Onoma, avec des titres sur lesquels planent bien souvent l’ombre de Bashung. https://www.hop-blog.fr/