Très épurée mais guère dépourvue de majesté, la composition musicale qu’offrent les frères Galperine au long-métrage de François Ozon accompagne le déliement de la parole avec une grâce bouleversante : le thème principal, joué à l’orgue, plonge le cadre religieux dans une ambiance de polar méditatif ; il sera d’ailleurs repris, décliné et amplifié au gré des évolutions dramatiques. Certaines pistes élèvent l’âme (on peut par exemple citer « Cœurs d'Enfants »), d’autres accentuent davantage la lourdeur du secret et la meurtrissure des corps (« La Déposition »), d’autres encore maintiennent le film dans un crépuscule (« Requiem Pour Un Combat ») où, au cœur de l’obscurité, naissent les premières lueurs de clarté. Une création touchée par la grâce.