Il est aisé de tomber sous le charme de la partition composée par Bruce Broughton pour le film Harry and the Hendersons car fortement influencée par deux compositeurs, surtout deux créations musicales majeures des années 80 : Jerry Goldsmith et Gremlins, John Williams et E.T. ; les textures de Broughton empruntent leur sentimentalisme au thème de Gismo, leur grandiose fanfare à notre extra-terrestre favori (« The Rescue and Bike Chase » par exemple) sans parvenir à apporter un tant soit peu de nouveauté. Non que le mélange ne soit pas habile car la partition se suit avec un réel plaisir ; le problème principal est que cette dernière se repose exclusivement sur ses deux modèles, convoquant l’un quand le comportement d’Harry le rend attachant, l’autre lorsque le rythme s’accélère. Quelques pistes avec percussions (« Tracking Harry ») apportent un peu d’air frais à une œuvre jouée en mineur, dans l’ombre des grands, qui ne prend jamais le risque de s’éloigner des sentiers battus pour creuser son propre sillon.