Entre Circus Maximus et moi, ce n’est pas le grand amour et, du coup, j’ai pas mal hésité avant d’acheter Havoc, leur dernier album en date. Je n’avais pas vraiment été convaincu par les précédentes prestations de ce groupe norvégien de métal progressif auto-proclamé, comme Isolate ou Nine.
*Texte en italique*Il faut dire qu’en fait de métal progressif, Circus Maximus fait plutôt dans un genre qui emprunte effectivement au prog-metal (l’influence Dream Theater est toujours très présente, comme pour Nine et Isolate) au néo-prog et au stadium rock US, avec des gros bouts de rock alternatif à la Muse dedans.
Du coup, c’est souvent moins mordant que de du prog-metal et moins original que du néo-prog, avec un côté rentre-dedans un chouïa artificiel. Quatre ans après le précédent, ce Havoc ne va pas vraiment renverser la tendance, mais, dans l’ensemble, je le trouve tout de même plus réussi que ses prédécesseurs. Moins « copier-coller » déjà.
Havoc compte dix compositions, d’une durée entre trois et neuf minutes. Cela fait un total de cinquante-quatre minutes, ce qui est très honorable, pourtant on n’a pas vraiment l’impression d’avoir affaire à un album long; mêmes les morceaux de plus de huit minutes, comme « Loved Ones » ou « After the Fire », plus dans le style métal progressif/classic rock, semblent ne pas s’attarder outre mesure.
Par rapport aux albums précédents, l’influence musesque est la principale différence: on la trouve notamment dans « Havoc », Pages » ou « Remember ». Ça a peut-être un côté agaçant, du genre « ah, tiens, ils ont décidé de pomper un autre groupe célèbre, cette fois », mais cette influence, combinée aux tendances prog/metal du groupe, tend à donner un résultat plutôt convaincant.
« Pages » est un bon exemple de cette direction: avec un feeling rock alternatif appuyé par des riffs et des mélodies typiques du métal progressif. Dans un style plus « rock classique », mais très efficace, « Flames » est également un excellent morceau; les deux « huit plus » précités sont aussi plutôt bons, surtout « After the Fire ».
Le digipack de Havoc inclut un court CD enregistré en concert au Japon, avec donc un public chaud-bouillant qui fait plus qu’honneur aux compositions du groupe. Et même si je ne suis pas fan de ces anciens titres, je dois avouer que le live les met en valeur de façon spectaculaire et intense, avec notamment un « Arrival of Love » d’anthologie.
Au final, Havoc est un album surprenamment agréable. Pour un album acheté un peu à reculons, il s’est avéré agréable, voire plus. Pas exceptionnel, non plus; Circus Maximus est loin de régater dans la même classe que ses glorieux modèles, mais au moins ont-ils décidé d’aller vers des horizons un peu différents, ce qui est toujours une bonne chose. Et le live est un chouette bonus.