Chrys Cole / Oren Ambarchi - Hotel Record (2017)
Bon, là je lâche un peu le territoire jazz pour faire un pas de côté vers l’électronique et l’ambiant. Un album de 2017 que j’ai envie de réécouter, un album de musique intime presque, la vie d’un couple formé par deux musiciens Chrys Cole et Oren Ambarchi, ce qui est sûr c’est qu’il y a des moments pour cette musique-là.
Quatre faces, électro, synthés, guitare, vocoder, orgue, légères percussions, mais aucune indication instrumentale, du field recording, c’est sûr ! Chaque face porte en elle une identité différente. Les lieux d’enregistrement de chacune d’elle est également différent, ainsi on voyage. Quasi rien n’est indiqué, si ce n’est l’indication de ces lieux. Ko Pha Ngan en Thaïlande, Oakland aux États-Unis, Melbourne en Australie et EMS, Stockholm en Suède, d’où le titre « Hotel Record ».
On ne connaît pas la relation qui existe entre les quatre faces et les quatre lieux, c’est à chacun de repérer les indices sonores pour se faire une idée, la pluie, les moteurs, les cigales, les grenouilles et autres indications guideront vos hypothèses. Il y a également les titres qui peuvent vous aider, un par face bien sûr. « Call Myself », « Francis Debacle (Uno) », « Burrata » et « Pat Phet Gob », ça a été enregistré entre novembre 2014 et juillet 2016.
« Pat Phet Gob » capte les sons émis par les animaux en Thaïlande, une « chorale » animale se met en place, alors que quelques moteurs se font entendre de temps en temps, la séquence rythmique un peu sauvage est rejointe par une sorte de drone sur lequel viennent se poser quelques bribes de voix.
Ces mêmes traces vocales qui habitaient épisodiquement « Call Myself » sur la première face, sur le tapis d’orgue et de guitare, dans une atmosphère ouatée, dans la chaleur des corps encore présente sur les draps remontés, entre soupirs et balbutiements.
Une petite pépite dans son genre, en quelque sorte.