How the Gods Chill par Hororo
2014 n’est même pas encore terminé mais la sortie Deathwish de l’année semble déjà être l’album de Code Orange (Kids). A peine édité, le disque est acclamé comme l’album du renouveau du hardcore. Un jugement bien trop hatif mais néanmoins intéressant qui occulte malheureusement une autre sortie tout à fait essentiel, celle du nouvel album de Cold World. Six ans après la sortie de Dedicated to babies who came feet first, le meilleur groupe capable de mélanger hip hop et hardcore nous revient avec un album tout aussi bon que son prédecesseur, ce qui n’est pas rien.
Ainsi, alors qu’aucun des albums du groupe ne c’était risqué à inclure un chant rappé, How the gods chill rompt l’interdiction en invitant d’excellents rappeurs. Le défaut majeur des disques de neo metal et de fusion en général à toujours été d’avoir été formé par des gamins sans aucune culture hip hop, persuadé que l’apothéose de cette culture si riche se trouvait dans les singles de Cypress Hill. Une grave erreur qui donna au monde une collection de formation dont il vaut mieux ne rien dire. Cold World ne commet donc pas cette erreur car eux connaissent bien la culture hip hop et sa musique. Le titre de leur deuxième album était déjà une référence à une rime de Raekwon dans Can it be all so simple du Wu-Tang Clan alors il n’y a rien d’étonnant à les voir inviter des références comme Meyhem Lauren, le copain d’Action Bronson qui l’a fait monter sur scène la première fois, le légendaire Max B et Kool G Rap, le parrain du gangsta rap.
How the gods chill voit aussi le groupe s’approprier avec justesse l’influence d’Only Living Witness, déjà bien présente dans l’album précédent mais jamais interprété avec autant d’assurance. Les refrains de Never knows best et No more fun and games pourraient provenir de Prone mortal form tant ils singent efficacement les mimmiques de Jonah Jenkins. Ceci dit, quand on vole, autant voler aux meilleurs et Cold World le prouve très bien en integrant toutes ses influences dans leur hardcore racailleux. Les morceaux dépassent rarement les trois minutes et visent l’efficacité. Une intro, une outro mais un seul interlude, un peu comme sur Dedicated to babies… pour un total de 10 morceaux en 27 minutes. Une durée parfaite pour du hardcore efficace et dynamique. Les riffs ont de quoi attiser des fosses furieuses sans pour autant tomber dans l’ignorance. Chez Cold World tout est très bien dosé afin de créer une belle collection de titres mémorables.
Chaque disque prend beaucoup de temps à sortir (trois ans entre Ice grillz et Dedicated) mais aucun ne déçoit. Seul la contribution de Kool G Rap aurait pu être mieux mixé afin de ne pas etouffer ses paroles sous les guitares mais cela n’empêche pas Hell’s direction d’être l’un des moment marquant de cet excellent album. Cold World n’a pas écrit l’album révolutionnaire de l’année, mais les fans de hardcore sauront reconnaitre aisement toutes ses qualités.