Par Julien Bécourt

Resté en retrait de la scène musicale pendant plus de dix ans après avoir sabordé son groupe Harry Pussy, influente comète free-punk-noise qui traversa la deuxième moitié des nineties dans un raffut de tous les diables, Bill Orcutt est revenu subitement à la charge en 2009 avec le phénoménal New way to pay old debts. Improvisé dans sa cuisine sur une guitare acoustique, ce disque cru, brutal et décharné ouvrait de nouvelles voies dans un registre usé jusqu'à la corde (c'est le cas de le dire) et témoignait de l'envergure du bonhomme, marchant dans les traces des génies de l'improvisation (Derek Bailey, John Fahey, Jandek, Jack Rose ou les frères Bishop) tout en payant un tribut aux bluesmen du Mississipi (Lightnin'Hopkins, Muddy Waters ou Robert Johnson).

Après un deuxième album non moins époustouflant (Way down south), Bill Orcutt continue d'affuter son freeblues unplugged sur How the thing sings, où il se fait une joie de gribouiller l'image d'Epinal du blues-à-la-papa pour mieux ressusciter la fibre poussiéreuse et possédée de cette « musique du diable » - celle qui incarne la face maudite des Etats-Unis, celle des outsiders qui bouffent de la vache enragée. C'est bien une forme de blues, aussi mutant soit-il, qui inonde la musique de Bill Orcutt, dont le jeu de guitare est d'un bout à l'autre traversé par ce sens aigu du dénuement. (...)

Lire la suite sur : http://www.chronicart.com/musique/bill-orcutt-how-the-thing-sings/
Chro
10
Écrit par

Créée

le 16 avr. 2014

Critique lue 133 fois

Chro

Écrit par

Critique lue 133 fois

D'autres avis sur How the Thing Sings

How the Thing Sings
DavidMennessier
8

Critique de How the Thing Sings par David Mennessier

A Miami entre 1992 et 1997, Bill Orcutt fut guitariste au sein du trio séminal noise Harry Pussy. De ses années fougueuses, Orcutt a su gardé la rudesse et le jusqu'au boutisme d'un langage pas si...

le 14 oct. 2014

Du même critique

Les Sims 4
Chro
4

Triste régression

Par Yann François « Sacrifice » (« sacrilège » diraient certains) pourrait qualifier la première impression devant ces Sims 4. Après un troisième épisode gouverné par le fantasme du monde ouvert et...

Par

le 10 sept. 2014

43 j'aime

8

Il est de retour
Chro
5

Hitler découvre la modernité.

Par Ludovic Barbiéri A l’unanimité, le jury du grand prix de la meilleure couverture, composé de designers chevronnés, d’une poignée de lecteurs imaginaires et de l’auteur de ces lignes, décerne sa...

Par

le 10 juin 2014

42 j'aime

Ultraviolence
Chro
3

Comme une parodie d’une BO de Lynch, interprétée par une godiche lobotomisée.

Par Tom Gagnaire Chez Lana Del Rey, tout semble tellement fake qu'on peine à croire à la sincérité de la demoiselle dans cette tentative risible de vouloir faire un disque plus abrasif, rauque et...

Par

le 26 juin 2014

31 j'aime

29