Hubba Bubba
7.4
Hubba Bubba

Album de Damaged Bug (2014)

Par Tom Gagnaire

Où l'on retrouve l'impayable John Dwyer aux commandes d'un vaisseau spatial dans un état proche de l'Ohio, tel le vagabond du nouveau monde. Si l'avenir de Thee Oh Sees est assez incertain, suite aux déclarations récentes de hiatus, le détour synthétique pris par notre californien est une consolation tout à fait bienvenue. Dwyer s'offre donc un petit tour dans le cosmos, en solo, équipé de synthétiseurs analogiques, de boîtes à rythmes pourraves, de machines bricolées à la maison, d'une batterie et d'une guitare. Il semble vouloir revenir un peu à ses premières amours d'expérimentateur fou, du temps où il faisait des drones sous le pseudo OCS ou de la techno-gay bizarro-bruitiste sous le nom de Zeigenbock Kopf. Toujours un peu kraut, toujours un peu pop, comme sur les plus beaux morceaux de Thee Oh Sees, Corrupted Coffin, The Lens, Wait Let's Go, ou Minotaur, entre autres, mais un peu nulle part en même temps. L'atmosphère est ici très électronique, caverneuse, brouillonne et spatiale. Du Silver Apples sans métronome, lunaire et bordélique. Si en 1968, Simeon Coxe III et Danny Taylor avaient choisi d'intervertir les rôles, il en aurait résulté Damaged Bug : un truc branlant, avec des sons bien pouet-pouet, mais qui en même temps tient parfaitement la route, pourtant semée d'embûches. C'est que John Dwyer fait partie de ces surdoués américains, les bottes dans le DIY le plus cradingue, la tête dans les étoiles, qui savent trousser des morceaux géniaux sans complexes, et d'une inspiration inépuisable. Il déborde d'énergie créative et il ne se passe jamais beaucoup de temps entre la parution d'un nouveau disque, d'un livre de photos (voir le très beau Vinegar Book ) ou le lancement d'une nouvelle tournée mondiale. Ce qu’il ya de magnifique dans cette prolixité, c'est que la qualité musicale est toujours de mise. La patte Dwyer n'est même jamais autant appréciable que lorsque l'homme exécute ses plans en solitaire. Quelle joie de l'entendre bidouiller ses machines et plaquer ses rythmiques dégingandées pour produire ces vignettes de pop garage hirsute! (...)

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Chro
10
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le 16 avr. 2014

Critique lue 102 fois

Chro

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