La chance, la baraka, la moule, ce que vous voulez, mais ce que j'ai eu de la chance de tomber sur ce groupe au pif sur internet. Bon OK, on est au XXIème siècle et trouver ce qu'on aime sur internet c'est pas aussi difficile qu'auparavant, mais Nylithia c'est pas non plus le groupe le plus connu dans le milieu. Donc merci le hasard.
Mais c'est néanmoins pile ce qui touche mes sens à un niveau presque orgasmique, droit dans la veine de Vektor ou Black Fast : du putain de Thrash qui fonce à des allures supersoniques, couplé dans le cas de Nylithia a des effets électroniques bien ridicules. Un peu comme un bon nanard, y'a les éléments réunis pour faire nimp', mais les canadiens de Nylithia se démerdent pour en faire du génie.
L'album démarre sur "F-22", et comme l'avion du même nom, la montée initiale se fait doucement, progressivement sur du synthé rigolo, et bim le piqué, on part sur du Thrash barré qui ne s'arrêtera pas pendant 47 minutes.
Vient ensuite "61-50-7", un morceau sur la diméthyltryptamine, plus connue sous le nom de DMT, et effectivement, en tant qu'hommage à une substance, ça déboîte un peu plus que les millions de morceaux qui parlent de la feuille verte qui détend.
Se suivent le solide "Whipz & Chainz", et "Razor", qui est du calibre d'un truc qu'on aurait pu entendre sur Chaos of Forms de Revocation, pas de quoi rougir donc.
La title-track, qui s'étend sur 6 minutes, est d'un des meilleurs crus de 2015, avec son intro posée qui se fait interrompre par une rafale de guitares complètement hors de contrôle. Tout le morceau arrache la gueule complètement, avec quelques espaces pour respirer, a la moitié du morceau ou sur le solo, mais globalement on bouffe du Thrash servi généreusement.
"Pyrymyds" part dans une autre direction, toujours avec du riff bien tassé au fond, mais blindé d'effets et de synthé extra-terrestres qui donnent bel et bien l'impression d'assister au décollage d'un ovni. Et ce traitement à base d'éléctro-bizarroide se poursuit sur la deuxième partie de l'album, notemment sur l'interlude de "Immersed In The Maniacal", avant de partir sur un breakdown qui claque, ou sur la fin de "Trainsaw" et son solo jizzant.
S'en suivent d'autres morceaux plus conventionnels dans leur approche mais ô combien efficaces dans leur exécution - notons quand même le final très doux (par rapport au reste de l'album) de "This Far, No Further".
Hyperthrash se termine sur "Fast All The Time", qui nous refait le coup du build-up débouchant sur une matraque. Et le titre résume assez l'esprit de l'album : pas le temps de niaiser, Nylithia est la pour tabasser et rien d'autre.
Quand j'écoute Vektor, j'ai l'impression de voyager dans l'espace à grande échelle, avec Nylithia c'est plus le sentiment de s'être fait enlever par des aliens, se faire sonder l'anus vite fait bien fait et relâché sur Terre sans vraiment comprendre ce qu'il vient de se passer. Mais j'en redemande.
Je lâche donc le 8/10, et tout comme Black Fast, je leur souhaite de dépasser le statut de groupe underground et de se trouver un label qui prendra soin de ce talent, j'ai pas envie que ce soit un coup d'une fois et qu'on les revoie plus par la suite. Ça serait dommage, je veux un autre tour dans leur vaisseau moi.