Prenez une dose de Septicflesh, un volume de Devin Townsend et une pincée de métal progressif. Secouez, rajoutez une charge nucléaire tactique amorcée. Secouez encore. Ouvrez le shaker et courrez très vite. Si vous survivez, vous aurez une chance de pouvoir écouter le troisième album de Xerath, sobrement intitulé III.
Groupe britannique, Xerath a clairement deux grandes inspirations dans la vie: le death-métal symphonique à la Septicflesh et les talents de guitariste-hurleur de Hevy Devy. Dans le genre mélange, il y a plus calme, mais je soupçonne que « calme » n’entre pas dans leur vocabulaire. Ce n’est pas grave, on n’est pas là pour cela non plus.
Ce III aligne la bagatelle de quatorze pistes, pour un total proche d’une heure et dix minutes. La plupart des morceaux tournent autour des quatre minutes, ce qui est plutôt heureux: le genre se prête assez mal aux grandes envolées kilométriques – à vrai dire, je ne suis pas certain que le corps (et l’esprit) humains soient capable de soutenir un tel assaut.
Car Xerath, c’est du métal qui tabasse, de la bande-son pour bombardement orbital, une symphonie pour fin du monde et orchestre, avec un équilibre subtil en pure brutalité, mélodie et épique, comme peuvent en témoigner « I Hunt for the Weak » ou « Autonomous » et son intro de folie.
Le tout est servi par des musiciens qui assurent du feu de Dieu, du Diable et de Cthulhu, à commencer par Richard Thompson et ses hurlements hystériques. Ce qui n’empêche pas quelques surprises, comme les violons de « Passengers ».
C’est grâce à Angry Metal Guy – nom très aptement choisi, dans le cas présent – que j’ai découvert Xerath. Je suis d’accord avec leur conclusion, qui dit en substance que ce n’est peut-être pas la tasse de thé de tout le monde, mais que ça n’empêche pas que c’est du très très bon thé. Avec du napalm, du cyanure et du plutonium, mais très bon quand même.