Avec ce très réjouissant premier album intitulé I Did Something Bad, The Erkonauts, groupe genevois qui mélange métal, punk, et inspirations venues du rock progressif, peuvent dire – à l’instar de la Flander’s Company – qu’ils font le mal, mais qu’ils le font bien.
The Erkonauts, c’est un peu comme une nouvelle incarnation de Djizoes, puisqu’on y retrouve Ales Campanelli (qui sévit également avec Sybreed), Vinch Cerutti et le petit bonhomme-bâton qui sert de mascotte au groupe. On y trouve aussi cette volonté de faire un métal rentre-dedans, sans concession, certes brutal, mais bien plus subtil qu’il n’y paraît et bigrement jouissif.
Les neuf pistes de l’album commencent par un « The Great Ass Poopery » dont la délicatesse du titre reflète assez bien celle de la musique, un déferlement de notes emmené par une section rythmique en folie. Avec ses accents tooliens, « Tony 5 » qui lui fait suite, est plus calme, mais c’est un peu comme de dire que le débarquement en Normandie est plus calme que la bataille de Stalingrad.
Les morceaux de I Did Something Bad s’enquillent comme à la parade – une parade qui se déroulerait pendant un bombardement orbital. Emmenés par la basse hystérique de Campanelli (notamment sur « Nola »), ils tabassent plus ou moins forts suivant les moments, mais plutôt plus que moins.
Le groupe nous gratifie aussi de quelques bizarreries, comme une intro à la My Dying Bride (« Dominum Mundi ») ou le très barré « Hamster’s Ghost House » avec son break floydien en diable, sans parler du dernier morceau, « 9 Songs Are Better Than 8 », qui conclut en beau délire cet album déjà passablement déjanté.
Avec I Did Something Bad, The Erkonauts place la barre très haut – un poil plus haut que là où Djizoes l’avait placée – en domaine de métal genevois qui tabasse.