小さな恋の歌
Attention les gars et les filles, si vous voulez lire une critique structurée sur cet album, ben c'est râpé (comme la figure d'Andrew) car je vais sans doute vous raconter ma vie et même comment elle...
Par
le 3 oct. 2017
4 j'aime
7
Attention les gars et les filles, si vous voulez lire une critique structurée sur cet album, ben c'est râpé (comme la figure d'Andrew) car je vais sans doute vous raconter ma vie et même comment elle a changé définitivement, a été transformée, en mieux! Oui !
En 2001, grâce à la rotation continue du clip, je découvre Andrew WK sur MTV2 à travers son She's Beautiful imparable. Globalement, je trouve que c'est cool.
En 2002, je me retrouve au Japon, à Tokyo même, mû par une volonté d'Ailleurs et je me plais à me perdre dans la ville où rien, absolument rien, ne m'est familier. Je découvre les joies de la solitude, du dépaysement total, de la découverte d'un univers fantasmé qui devient concret quartier par quartier avec son lot de clichés et de surprises. J'achète des tas de goodies et surtout tout ce qui ressemble à une pâtisserie à la pâte de haricots rouges, à tous les repas, c'est simple ! Pendant un mois entier, sans le moindre compatriote à l'horizon et avec dans un coin de la tête mes constructions mentales à base de Kikujirô et de Shenmue.
Sur le plan touristique, je ne suis pas déçu, le Japon répond à mes attentes, à part les cerisiers qui ont fleuri trop tôt cette année, et encore plus. Je me plais à flâner n'importe où. Même les jours sans activité, où j'attends juste que ma lessive se termine, je glandouille au parc à dessiner et des enfants viennent observer l'étranger qui noircit des blocs entiers de personnages sortis tout droit de sa tête et de ce que la journée lui a donné à voir. Plus tard, je me retrouve par hasard assis dans le métro à côté d'un colossal lutteur de sumo un peu grognon, tu parles d'un contraste. Des yakuza au rabais tentent même en vain de me vendre des places de concert au black sous prétexte que j'ai selon eux un look "evi metaru !" et j'évite de justesse d'être piétiné par des fans hystériques d'un groupe de Visual Kei (Kagrra) venu dédicacer leur album près d'un parc.
J'erre dans Tokyo, d'Akihabara à Ueno, de Ginza à Ikebukuro et surtout, surtout, de Shinjuku à Harajuku ! Mon impression alors est indescriptible, je découvre non pas un monde, mais une galaxie entière de rock, de punk, teintée de noir et de fluo, de clous et de dentelle. Je ne m'en remettrai sans doute jamais. On avait beau savoir, tant qu'on n'a pas vu, on n'a pas vu. J'accumule les clichés, c'est vrai, mais c'est comme ça que je l'ai ressenti. Et puis il y a eu la musique.
Les Idols sont partout Ayumi Hamasaki et Utada Hikaru (qui fait la vaisselle) en tête, mais on peut également tenter de s'aventurer plus loin. Mongol 800 , groupe punk rock dont le single traduisible par "Little love song" tourne partout là-bas et tout le temps, Dragon Ash, et bien-sûr Onanie Machine me marqueront à jamais. Cependant, au détour d'un regretté HMV je me dis qu'écouter enfin l'album d'Andrew WK qui est là en démo ne me fera pas de mal, même si ça fait pas couleur locale. Instantanément, l'album rejoint la B.O. de mon voyage. Du moins, au moment où je l'écoute, il m'est clair qu'une fois rentré en France, je l'achèterai pour me souvenir de ce moment où je l'ai écouté, pour figer l'instant mais a posteriori. Ce serait le bouton replay de ces rues, de ces salary men pressés, des flyers et des magazines érotiques qu'on me distribue, des parfums des yakitoris, des annonces du métro, des gachapon d'Evangelion, des rabatteurs de salons de bains et massages, des néons. Je suis certain que d'autres l'ont fait avec un album ou un autre à un moment.
Andrew WK c'est une sorte de metal très radio friendly, une invitation évidente à la fête, ses paroles sont des slogans, ses mélodies des jingles qui, au milieu de ce séjour extra-terrestre m'ont paru incroyablement et immédiatement familiers. J'associai alors ces hymnes bordéliques à mon expérience, "She's Beautiful" en tête, il m'est aujourd'hui impossible d'écouter cet album sans que des pensées émues ne se bousculent en moi. De son "I Love New York City" à "Ready to Die" et bien évidemment "It's Time to Party" et "Party Hard" impossible pour moi d'effacer un léger sourire complice de mon visage, et ce ne sont que les morceaux mis en avant car tout le reste est pour moi une source infinie de bonne humeur, comme un puissant artefact ! Et ce "Ready to Die" aux crocs acérés reste ancré dans la chair de quiconque a un tout petit peu le sens du rythme et de la fête. Andrew WK est un artiste complet, faussement trivial avec ses petites ritournelles au clavier bordées de guitares rugissantes. Complètement hors sujet non ?
Et bien pas tant que ça.
En 2008, bien des années plus tard, par un jeu d'errances sur youtube, j'ai pu me rendre compte que notre bon Andrew s'était fendu d'une reprise pas mal du tout du single de Mongol 800 qui était en rotation continue sur les chaînes musicales japonaises lors de mon séjour épiphanique.
Andrew WK : https://www.youtube.com/watch?v=QOb5VWHOEAM
Mongol 800 :https://www.youtube.com/watch?v=vSXecfTKHJY
Bonus ! Kagrra : https://www.youtube.com/watch?v=KnOoOT9K7Ic
Bonus II ! Utada Hikaru qui fait la vaisselle : https://www.youtube.com/watch?v=AlMdDpUWFFI
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs albums de 2001
Créée
le 3 oct. 2017
Critique lue 274 fois
4 j'aime
7 commentaires
D'autres avis sur I Get Wet
Attention les gars et les filles, si vous voulez lire une critique structurée sur cet album, ben c'est râpé (comme la figure d'Andrew) car je vais sans doute vous raconter ma vie et même comment elle...
Par
le 3 oct. 2017
4 j'aime
7
Quand Dieu créa le fun et la fête, il demanda à son disciple Andrew de passer le message. Il vit que cela était bon. Andrew W.K., c'est mon premier pas dans le rock qui tâche, et j'ai été soufflé. Ce...
Par
le 21 déc. 2012
2 j'aime
Je me replonge dans cet album plus de 10 ans après la première écoute... J'ai connu Andrew W.K. avec le clip "We want fun", il était avec la bande de Jackass que j'avais découvert au même moment. A...
Par
le 9 oct. 2016
Du même critique
Station to Station est né de l'inspiration d'un David Bowie exsangue, squelettique, se nourrissant exclusivement de poivrons, de lait et de cocaïne. Il marque une étape décisive dans la construction...
Par
le 21 févr. 2013
59 j'aime
10
Et voilà, ça commence, les idoles tombent. C'est moche, c'est inévitable, c'est statistique. 71 ans, avec de tels antécédents c'est même pas si mal. Ca fait un moment que je me tâtais à écrire une...
Par
le 30 juin 2022
55 j'aime
21
Un jour, j'aurai vu tous les films de vampires. Ah "Le Bal des Vampires" ! Ca me ramène à une joyeuse époque, celle où débuta mon amour immodéré des vampires, celle où, usant les genoux de mon jean...
Par
le 6 janv. 2014
49 j'aime
48