Idiom
Idiom

Album de Anna Webber (2021)

Anna Webber – Idiom (2021)


Un album qui m’a impressionné lors d’écoutes réalisées pendant son année de sortie, je voulais vous en parler, j’y ai souvent pensé il est vrai, mais j’ai sans cesse repoussé, peut-être parce qu’il s’agit d’un double Cd et qu’il faut caser la double écoute dans une même journée, ce qui est souvent assez compliqué.


En fait l’album est assez impressionnant, par sa musique elle-même, avec des accents contemporains, par sa qualité et la satisfaction qu’il dégage auprès de l’auditeur, pas si facile à analyser, par Anna Weber elle-même, dont je ne sais rien, en effet ce Cd est un cadeau… Le premier Cd est joué en trio par Anna Weber au saxophone ténor ainsi qu’à la flûte, Matt Mitchell au piano et John Hollenbeck à la batterie.


Un simple trio donc, mais on comprend bien vite qu’ici il n’y a que des maîtres-musiciens, très probablement des improvisations, mais également une écriture serrée, structurant les pièces de façon savante. Il y a comme une « impression » de musique contemporaine, mais c’est du jazz d’aujourd’hui, de toute évidence.


Le trio interprète cinq pièces, quatre de la série « Idiom » suivi d’un numéro, type « Idiom I » pour la première pièce. Le troisième morceau se nomme « Forgotten Best » et les autres sont les numéros IV, V, et III de la série des Idiom.


« Idiom III » par exemple est le dernier du Cd, c’est aussi l’un des plus faciles à aborder par son aspect dramatique, son rythme répétitif et sa structure reconduite à des hauteurs différentes, il interpelle et fonctionne admirablement bien, donnant une impression de vitesse et d’accélération, peut être feinte, comme une course en avant qui semble ne jamais vouloir s’arrêter…


Le second Cd est consacré à « Idiom VI », vaste pièce de plus d’une heure interprétée par un grand ensemble de douze musiciens sous la direction d’Eric Wubbels, l’enregistrement s’est déroulé neuf mois après les prises en trio, dans la forme c’est très distinct du premier Cd, mais dans l’esprit on retrouve les lignes de force de la musique d’Anna Weber.


Il y a une section de trois anches, une autre de trois cuivres, une section de cordes également et bien entendu une section rythmique, un joueur de synthé est également présent, mais celui-ci je ne sais trop où le caser. La longue pièce est partagée en sept mouvements ou interludes. « Movement II » par exemple donne lieu à un superbe solo de flûte de la part d’Anna Weber, introductif à la longue pièce.


On retrouve les mêmes caractéristiques musicales déjà évoquées lors du premier Cd en trio, à savoir des racines jazz incontournables, mais très innovantes, qui poussent vers la musique contemporaine. Nous sommes dans un entre-deux savant et fascinant, qui sait conserver son côté charnel et vivant, ce qui lui conserve cet aspect chaud et chaleureux que l’on ne retrouve pas toujours dans les musiques expérimentales, qui se recroqueville parfois sur un certain intellectualisme.


Un bel album qui mérite le détour…

xeres
9
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le 18 janv. 2023

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