Imperial Horizon par Chro
Par Julien Bécourt
Comme une accalmie zen dans la discographie de Kevin Drumm, bloc de véhémence à la jonction entre le Black Metal et l'electronica bruitiste, cet Imperial horizon fait suite à lmperial distorsion, sorti un an plus tot. Après l'Enfer, ce deuxième volet offre une certaine version du Purgatoire. Le tumulte s'est estompé au profit d'un état purement méditatif, la violence est ici éludée, et n'apparaît que comme une menace sourde, une force rampante venue des ténèbres. Plus ténu que teigneux, Kevin Drumm n'a jamais atteint une telle profondeur dans sa matière sonore, en évolution permanente sur un fil tendu de fréquences d'une acuité constante. Cette musique ambient au premier sens du terme doit autant au minimalisme ascétique de Charlemagne Palestine et de Eliane Radigue qu'au What de l'immense compositeur suédois Folke Rabe : les textures sonores relèvent ici de la psycho-acoustique, de la sensorialité pure. Ces drones, innervés d'infimes modulations qui font tressauter l'oreille interne, se déploient avec une lente amplitude, comme le flottement sans gravité d'une créature des eaux profondes ou d'un cosmonaute, et ne trouvent résonance qu'à la condition d'un deep listening intense, impliquant solitude et concentration. (...)
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