Dans ce monde de brutes et de bling-bling, rien ne vaut parfois un album d’Erik Truffaz pour retrouver calme et sérénité. Si Erik Truffaz reste le musicien de jazz le plus passionnant depuis bien longtemps pour le novice que je suis et qui aime le jazz à petites doses, c’est sans doute parce que ce garçon a toujours su rendre sa musique simple et facile d’accès.
Repéré par beaucoup il y a une bonne dizaine d’années, à l’époque où les productions nu-jzz, electro-jazz avaient le vent en poupe avec des gens tels que Nils Peter Molvaer ou Bugge Wesseltoft, Erik Truffaz a réussi, au fil du temps à dépasser le phénomène de mode, imposant définitivement son propre style et ses disques comme des références en la matière. Après la superbe trilogie (Benares, Paris et Mexico), Erik Truffaz retrouve son quartet pour un disque tout en rondeur, tout en douceur, rempli d’ambiances nocturnes et cinématographiques, et dans lequel on découvre Sophie Hunger, au chant, pour deux titres absolument magnifiques de mélancolie, dont une reprise de Bob Dylan.
Si les collaborations entre artistes pop et Erik Truffaz sont souvent des réussites, on peut espérer, pourquoi pas, voir un jour paraître un album du suisse entièrement dédié à ce type d’exercice, tant il semble exceller dans l’écriture pop.