In Gold Blood par AllTheRageTV
Les pochettes les plus belles n'habillent pas forcément les albums les plus réussis. Mais ici, avec ce In Gold Blood signé Kids in Glass Houses, l'artwork est bien à l'image de l'opus : c'est un succès. S'il est, à mon sens, erroné de parler d'une véritable métamorphose de la formation originaire de Cardiff, il convient de souligner les progrès effectué par le groupe qui s'est, pour le coup, fendu d'une galette plus mature et plus intelligente que ses précédentes sorties. Un objet qui devrait tordre le coup à la réputation qui assimile, à tort, le combo à un vulgaire délire adolescent vampé par la célébrité.
« In Gold Blood » ouvre les hostilités avec un rock brut, très britannique dans l'approche et très efficace. Un single imparable. « Black Crush », titre positionnée en fin de galette, lui répond comme un écho avec sa basse vigoureuse tout comme « A God to many Devils » et son final costaud. Mais le diamant de cet opus, sans mauvais jeu de mot, est bien « Diamond Days » qui respire le brûlot des ses premières notes. Du riff tonitruant, renforcé par des chœurs sublimes, une intro électro très Coldplay, c'est du grand pop-rock qui me rappelle un peu le « Where we belong » des Lostprophets, en parrain de cette scène powerpop britannique.
En fait, il y a du bon un peu partout dans ce In Gold Blood. « Not in this world » est un morceau un peu brouillon mais devrait donner quelque chose en live avec ses « nananana » entêtants. « The Florist » donne envie de taper du pied avec sa rythmique ferme et constante, un titre coloré avec des couplets curieusement bien plus soignés que son refrain. Le final voit débarquer le saxo que l'on retrouve également sur « Only the brave die free », un morceau divertissant – presque ska – avec ses lyrics fédérateurs. Beaucoup réfutent la comparaison et pourtant c'est indéniable : le fantôme de Lostprophets est toujours là, et l'ombre de Watkins se dessine dans le timbre d'Aled Phillips. « Animals » ressort les grosses guitares pour un powerpop débordant d'énergie tandis que « Annie May » baisse un peu la garde avec une ballade sobre et sympathique au refrain un peu convenu malgré tout, dans la lignée des dernières sorties de The Blackout avec « You're not alone » notamment. La déception de cet opus c'est « Teenage Wonderland » qui peine à dépasser le statut de timide ballade à mes oreilles.
Dans l'ensemble, ce In Gold Blood est un album de bonne facture qui se caractérise par son intelligence et sa maturité dans l'exécution des titres. Dans un style très différent c'est certain, mais à bien des égards, cet opus me rappelle le Pretty. Odd de Panic ! At The Disco en proposant un rock radiophonique mais suffisamment mûr, précoce, entreprenant et inspiré pour ne pas égarer son âme en chemin. Et puis il y a toujours ce petit « plus produit » fédérateur qui fait la singularité de cette scène pop-rock anglo-saxonne et qui devrait porter un peu plus le groupe sur scène. Une grosse satisfaction et une confirmation du talent des Gallois.