Joey Defrancesco - In the Key of the Universe
L’air de rien, cet album signé par l’organiste Joey Defrancesco possède, le temps de trois pistes, un atout caché, on pourrait dire aussi une surprise et même parler d’une résurrection… Pas trop jeune la surprise, soixante-dix-huit printemps au compteur, alors forcément quand on écoute, ça secoue un peu, ça remue les souvenirs, rien que pour ça un grand merci à Joey.
Cet invité de choix faisait partie de la petite famille des saxophonistes « hurleurs », de ceux qui, pour toucher les âmes, se déchirent les poumons, vous touche au cœur et vous laisse larmoyant, reconnaissant à jamais…
Bon, le Papy est toujours vaillant, je l’avais vu lors de la transmission d’un concert en Angleterre il y a un paquet d’années, déjà il s’économisait, c’est sûr, mais il jouait bien et la flamme brûlait encore, il était entouré par de jeunes musiciens vraiment exceptionnels qui se donnaient à fond, mais j’ai oublié les noms… Ici, sur les trois titres il joue encore très bien, car s’il n’est plus chef de meute, ce n’est pas au vieux loup qu’on apprend à jouer du biniou !
Parmi les trois morceaux joués il y a « The Creator Has a Master Plan », c’est son hymne à lui et forcément, je ne sais pas pour vous, mais moi ça me remue, comme un vieux Ferré qui chante Ostende par exemple, ou l’autre qui saute à l’élastique et qui trimbalait son crabe lors de sa dernière tournée, bon je vous dis ça, c’est que Joey Defrancesco a sorti sa trompette et improvise sur « A Path Through the Noise » une belle ballade bluesy qui me pousse au sentimentalisme et à la nostalgie…