Doug Carn - Infant Eyes (1971)
Je continue avec le petit label Black jazz, selon wiki « Black Jazz a été le premier label de jazz fondé par un Afro-américain depuis Sunshine Records en 1921 ». On y trouve une vingtaine d’albums, celui-ci, comme tous les albums du label, comporte la même pochette au recto et au verso, le vinyle est toujours aussi léger, on trouve encore le prix (d’origine ?) sur mon exemplaire : 2,99 $.
Cet album de Doug Carn plaira sans doute au moins à une partie des amateurs de "spiritual music". L’album a été conçu en 1970 et refusé par les labels auxquels Doug s’est adressé, c’est Gene Russell qui alla frapper à sa porte pour lui proposer une publication. Trois autres sorties suivirent entre 72 et 74 et Doug devint un des musiciens les plus appréciés du catalogue, celui-ci devenant mythique au fil des années.
Le répertoire à lui seul se déroule à la façon du menu d’un fin gourmet, l’album s’ouvre avec un bref titre de John Coltrane « Welcome » qui sert d’apéritif, «Little B's Poem » de Bobby Hutcherson en entrée, le très beau « Moon Child » de Doug Carn précède « Infant Eyes » titre de l’album et superbe reprise de Wayne Shorter, un second plat de résistance avec, de l’autre côté de la galette, «Passion Dance » de McCoy Tyner, puis le premier dessert et point culminant de l’album, une reprise épique du « Acknowledgement » de Coltrane extrait d’ « A Love Suprême », et pour finir « Peace » d’Horace Silver.
Le tout dans une belle unité de style, les textes des versions chantées sont dus à Doug Carn aux claviers également, et c’est son épouse Jean qui chante avec une voix emplie d’émotion, un timbre clair au registre assez classique. Des accompagnateurs parfaitement au pair sur cet album qui a bien vieilli et pris une belle patine avec le temps…