Fortune favours the brave

Depuis son éviction de la Vierge de Fer, on ne peut pas dire que la chance ait beaucoup souri à Blaze Bayley. Pourtant, le chanteur mal aimé n'a pas baissé les bras. Les épreuves de sa vie privée, le retour à une exposition médiatique et scénique restreinte ainsi que le très relatif succès de ses albums solos ne semblent pas avoir entamé son moral d'acier. Et c'est tant mieux.

Car après un passage à vide de huit ans et trois opus nettement moins inspirés que les précédents, le balaise nous revient avec un Infinite Entanglement (premier épisode d'une future trilogie) qui annonce déjà des jours meilleurs. Certes, la voix du bougre est fatiguée et l'honnêteté de la production "maison" ne fait aucun cadeau à ses failles et à quelques vibratos poussifs. Il faudra également dépasser l'épreuve du morceau-titre qui représente une bien mauvaise entrée en matière. Enfin, la ballade "What will come" sera assez difficile à supporter dans ses emportements lyriques approximatifs.

Pour le reste, on ne peut que se réjouir à l'écoute de cette odyssée ("The Dreams of William Blake") spatiale propulsée par un Heavy Metal on ne peut plus classique mais diablement solide et efficace ("A Thousand Years", "Dark Energy 256"). Sans atteindre les sommets de Tenth Dimension ou Blood & Belief, la galette recèle tout de même quelques beaux moments de bravoure qui laissent à penser que la bête bouge encore ("Stars Are Burning", "A Work of Anger"). La persévérance et la passion revendiquées ("Independence") du gars de Birmingham paient. Comme dit la publicité : "Ne passons pas à côté des choses simples." Surtout quand on s'est ennuyé à mourir avec The Book of Souls.