Infinty Drips était attendu de pied ferme. Promettant une musique dissonante et du sampling de musique indienne, le projet avait mis des étoiles dans nos yeux. Malheureusement, le disque tombe très vite à plat, sans jamais esquisser le moindre instant de génie. Les paroles et le chant sont une fois de plus assurés par Teri Gender Bender, qui n’arrive tristement pas à apporter un soupçon de clarté dans ce marasme musical. Écrire ces lignes sont très difficiles tant j’admire l’œuvre de Omar Rodríguez-López. Il est cependant inutile de se voiler la face, Infinity Drips est un album brouillon au concept pourtant intéressant.
Pourquoi ça ne fonctionne pas ?
Je suis ni musicologue, ni expert en musique indienne. En revanche, la musique de Omar Rodríguez-López m’est familière. Je vois dans cet album une tentative de renouer avec l’univers déstructuré et atmosphérique de Equinoxe (2012), en vain. Omar n’ajoute rien de bien intéressant aux samples qu’il utilise. Le chant de Teri Gender Bender est à la ramasse, la production aux fraises et les apparitions de guitares se font trop rares pour rehausser le niveau. Infinity Drips est très décevant tant le mélange Omar Rodríguez-López + musique traditionnelle indienne est intriguant sur le papier. Il en résulte un album criard, brouillon et hostile.
Tout n’est pas à jeter !
Il y a pourtant quelques morceaux qui nous laissent à penser que l’album aurait pu prendre une autre direction. Les transitions entre les morceaux nous amènent très vite à croire que Infinity Drips aurait gagné à être un album plus atmosphérique. Toujours calquées sur les même notes de synthétiseurs, ces fameuses transitions réussissent à instaurer une ambiance paradoxalement relaxante et angoissante. Une piste qui, à notre grand désarroi, n’a pas été explorée en profondeur par le musicien.
Pas de doutes, Infinity Drips est le plus mauvais album de cette série, voire le plus mauvais de sa discographie. Omar Rodríguez-López nous avait habitué à bien mieux. Cette fois-ci, le mélange est indigeste et maladroit. Heureusement, un nouvel album sort dans deux semaines. Un album qui va devoir rehausser le niveau avant que l’on perde confiance ! C’est avec un immense pincement au cœur que j’attribue à cet album un bien triste 1/5 Omar avec des grosses lunettes…
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