Jane Eyre (OST) par loval
Relativement discret ces dernières années, Dario Marianelli nous revient avec une composition sensitive qui frôle la perfection. Pour le deuxième film de Cary Fukunaga, adaptation du classique littéraire, le musicien produit une composition à fleur de peau, où des cordes se mêlent à un piano doux mais chaleureux. Avec quelques notes, Marianelli donne une voix à la mélancolie, ce trouble gracieux où les états d'âmes s'enlisent dans un chagrin vagabond. Au sein de ce tumulte des sentiments s'élève une voix plaintive; celle du violon, belle et souffrante, qui attriste par sa tonalité déchirante, esseulée. Les autres cordes (le violoncelle, la harpe) ne tardent cependant pas à se rajouter, si bien qu'elles tendent à se superposer pour jouer différents éléments en même temps, créant une nappe mélodique qui caresse nos oreilles avec une douceur infinie. Même les rares moments de félicité, qui sont teintés d'un malaise sous-jacent, ne peuvent rivaliser avec la peine mélodique et immuable de la protagoniste; mal-être qui devient nôtre le temps d'une partition empirique.