C’est un vrai plaisir que de retrouver ce groupe de Montréal déjà très séduisant sur ses deux premiers albums – Tss Tss (2014) et Rencontrer Looloo (2016) – et qui, avec ce Jazz engagé, semble encore pousser plus loin la formule qui consiste à jouer un rock excentrique, fougueux et presque anachronique, tout en faisant évoluer son style en y apportant plus de nuance et de variété.
Les influences Hard Rock et Glam Rock (Cette fois c’est la bonne, Rock & roll pour toi) tendance Led Zep (sur le riff d’intro de Bonjour Chocolat) et psyché Garage (C’est Nice ton produit, Medium) restent toujours bien présentes avec des textes délicieusement absurdes et rempli d’humour (Etre un artiste, Mélanie, Moutarde choux…) portés par la voix du chanteur Jimmy Hunt, dans un style très personnel que l’on imagine hérité de ces chanteurs showmen à bouclettes des 70’s, capables de partir dans des interprétations débridées ou au contraire de se la jouer très sensuel et charnel comme sur Fou fou fou mon minou avec ses rythmes disco torrides. On pourra même entendre dans cet album des réminiscences « Gainsbourgiennes », période L’homme à la tète de chou (So Sorry) ou celle des débuts (Jazz engagé) .
Bref, ce disque de rock pas comme les autres sera encore l’occasion de se replonger dans nos souvenirs de vieux rockers et dans l’histoire d’un style musical qui a écrit ses plus belles pages avant l’arrivée du CD.
Alors certes, Chocolat n’est sans doute pas le groupe le plus original de la décennie, mais sa façon de faire sonner le rock avec autant de fraîcheur, d’ardeur et de second degré qu’un King Gizzard And The Lizard Wizard (Devil’s’t’à tout le monde) mérite largement le détour.
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