Kan Digor - Kan Digor (1980)
Le second album de Kan Digor est sorti dans la foulée, sa pochette est magnifique et accroche l’œil d’emblée, ce portrait d’enfant avec ce chapeau distinctif, provenant probablement d’une image ancienne, pixellisée. Le quartet s’est à nouveau enrichi, avec Christian Lechevrotel au bugle et de Modeste Ratsimandresy aux saxophones soprano et ténor.
Il faut également ajouter, grâce aux notes de pochette, l’appoint de Pierre Chapry qui joue de la darbouka. Pour ceux du coin, la prod Nevenoe a pour adresse la Ferme de la Harpe à Villejean, un quartier de Rennes. Un seul thème traditionnel, le titre d’ouverture, « Black Poher », cette fois-ci on reconnaît davantage la musique bretonne, ses caractéristiques, son allant.
Les deux thèmes suivants sont signés Bertrand le Brun et virent côté jazz, c’est bien foutu, toujours ce lyrisme et un aspect « écrit » qui se sent, la musique se fait technique, les pièces sont très bien arrangées. La dernière piste de la face est signée de l’invité du moment, Modeste Ratsimandresy qui propose ce « Pipe Blues » qui permet à Pierre Gallais de s’exprimer avec sa cornemuse très à l’avant.
La face B s’ouvre sur la « Danse du Muadib », une des trois signée Pabœuf, elle voit les sons des anches et des cuivres se mélanger avec les sons de la cornemuse, très jazzy, et de belles improvisations. Ensuite la formation reprend « Gathering » en provenance de l’album précédent, agrémenté de nombreuses improvisations et d’enrichissements, vraiment très plaisant.
Les deux titres suivants sont à nouveau signés du saxophoniste, « Pour Ornette », un hommage à qui vous savez et « Croonardise », l’album vire très jazz, on ressent le plaisir évident de jouer. C’est le dernier enregistrement du groupe, d’après ce que je sais, seul Vincent Guérin, le bassiste, poursuivra une carrière de musicien professionnel, il est souvent très apprécié de ses confrères et a continué à enregistrer.