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Kill for Pleasure
6.7
Kill for Pleasure

Album de Blood Feast (1986)

Contexte : Blood Feast (orgie sanglante en français) est un groupe fondé en 1985 à - tiens, tiens, tiens... - Bayonne dans le New Jersey, quelle troublante coïncidence !


Groupe iconique de la scène thrash, il est peu probable que les non-intéressés les connaissent ; alors nommés Blood Lust (assoiffé de sang en français), ils enregistrent leur première démo en 1986 The Suicidal Missions.


Blood Feast apparaît pour la première fois dans la compilation Thrash Metal Attack en 1986 avec la démo de la future première chanson de Kill for Pleasure : Menacing Thunder
En 1987 sortent successivement l’EP Face Fate et Kill for Pleasure, apogée de leur carrière !
Suivra en 1989, Chopping Block Blues puis ne proposera plus rien jusqu’en 2017 avec The Future State of Wicked puis 2018 avec l’EP Chopped, Sliced and Diced !


Dans mon contexte personnel, pendant mes éternelles recherches de films d’horreur à découvrir, je tombais sur le culte Blood Feast de Herschell Gordon Lewis, premier film gore de l’histoire !


Je me suis entretenu par message avec l’un des membres et il s’avère qu’il n’y a aucun lien avec le film, juste un nom badass qui n’était pas encore utilisé et quelle riche idée !


Au niveau de l’artwork de Kill for Pleasure, il représente pour la seconde fois la mascotte du groupe ayant empalé des corps sans vie dessiné à la hussarde : une pochette crade, une croix renversée, une scène de violence = une pochette efficace !


Passons de suite à l’essentiel, les paroles interprétées par moi-même


Débriefing personnel des paroles :
Menacing Thunder : On évoque un éclair menaçant (merci Captain Obvious !), un apocalypse météorologique sur le monde auquel personne ne sortira indemne la faute à l’Homme par le passé et ce même à l’avenir, cet éclair étant à mes yeux une allégorie de l’humanité. Résumé en une citation : “Qui sait le passé peut conjecturer l'avenir.” - Jacques-Bénigne Bossuet
Kill for Pleasure : Description d’une scène de meurtre, apparemment vitale pour la personne qui commet l’homicide, donc pas tuer pour le plaisir au sens où on l’entend mais comme nécessité. La vision perverse d’un psychopathe entre autre.
Cannibal : Même si la forme ressemble à une scène d’échappatoire d’une personne à une armée de cannibals, je vois plutôt cette chanson sur son fond comme la citation de Thomas Hobbs “L’homme est un loup pour l’homme” car elle évoque l’impossibilité de s’échapper et la voracité des cannibals (=humains), une image de notre société en quelque sorte.
Vampire : Toujours dans sa démarche apocalyptique, des vampires assoiffés de sang prennent d’assaut d’innocentes personnes, ces derniers sont désignés comme immortels et maîtres sur la population, ce qui me fait penser à l’Etat, la société de consommation qui saigne les consommateurs en prenant le temps de répandre leur poison. Un petit coucou à Pasolini sur le fond !
Suicidal Mission : Pour ceux qui pensent que le métal est tout le temps négatif, ici le groupe présente sa version de l’au-delà comme encore plus sombre que la réalité, en l’occurrence après un suicide et qu’il ne s’agit pas d’une solution, que la pitié en arrivant en enfer n’existe pas.
Venomous Death : Un hommage aux anacondas ? Une histoire de massacre d’une victime par un serpent, juste ça, je n’ai pas trouvé de sous-texte…
The Evil : La meilleure chanson de l’album à mes yeux, un condensé de ce qui est dit avant pour en faire ressortir une synthèse intéressante, l’enfer même s’il est dans l’au-delà est également autour de nous et il est impossible d’échapper aux tourments de notre réalité infernale représentés métaphoriquement par la description de scènes atroces. Je vous laisse quelques lyrics ci-dessous.
“Engulf your body and soul in lust” ; “His grasp you can't break free ; The prince of darkness, ruler of hell ; Stands in front of me ; Evil thoughts run through my brain” ; “Drink the blood of victims ; Heart. Eat. Now ; Purest flesh of virgins ; Death. Now. Has Come ; Tormenting Souls of God ; No escape from this world of Hell ; End is coming for you”
The Darkside : Un discours sur la vieillesse, l’isolement puis la solitude qu’elle engendre étant donné que “She looks so peaceful with her streaked white hair ; Her family is gone, her husband has died” et sur le rapport à la mort à cet âge sans oublier le fameux Carpe Diem du troisième âge : “So we live our lives day by day ; Hoping that the reaper will never ask us to pay”
R.I.P : Parce qu’on ne fait pas du thrash underground sans cracher sur les producteurs cupides, un petit morceau sur le rapport entre les artistes et leurs producteurs tout en prenant bien soin de caricaturer ces derniers, voici les 4 couplets phares pour développer mon propos :
"Oh, if we'd played this riff more punk
Than may be we'd have had a million-seller
But this piper's tune is not for sale
I'm glad to say I'm not that kind of fella
Suggestion du producteur, refus de l’artiste


DJ's, VJ's, pimps and trollops
Never mind music, this is bollocks
Aucun intérêt pour la musique, il faut juste montrer qui a la plus grosse en faisant du blé !


I saw you in a magazine
They're calling you Messiah
They must be living in a dream
They couldn't be more wrong
Langue de bois des producteurs qui vendent mondes et merveilles aux artistes


Turn on! Tune up!
Cash in! Sell out!”
Tout n’est qu’histoire d’argent, il faut que ça fasse vendre !


Que la musique d’auteur repose en paix !


En guise de conclusion : Un album agressif, diabolique abordant des thèmes comme la mort, le suicide, l’apocalypse ou l’agonie à la manière d’un Slayer à la production grasse et crade qui fait tout le charme d’un bon album de thrash metal old school…
Les critiques sont unanimes sur la qualité de cet album (Sputnikmusic, Thrashocore…), bien que celles-ci mentionnent le caractère répétitif des morceaux dont le mid-tempo est masqué par l’obsolescence de la production, et à leurs yeux comme les miens Blood Feast propose un premier album complet qui constitue encore sa notoriété auprès des fans de thrash metal ! A la fois agressif, puissant, groovy et crade, Kill for Pleasure est un album qui personnellement ne m'empêche pas de headbanger sévèrement et qui mériterait une version remasterisée pour encore plus apprécier le schmilblick ! Une pépite à (re)découvrir !


Note de l'album : 16/20

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7
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le 11 mars 2020

Critique lue 62 fois

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