Killer Be Killed par Hororo
Comme son nom ne l’indique pas, le « super groupe » est rarement super. Composé de musiciens issus de groupe connus dont le planning les occupe toute l’année, ils se rencontrent en tournée, plus générallement en festival, et parlent de former de nouveaux groupes autour d’une bière ou d’un joint. Combien de projet incroyable on du voir le jour le temps d’une soirée? On parle de monter un groupe de noise rock et de tout plaquer pour aller enregistrer chez Steve Albini… et on se reveille le matin avec une gueule de bois et le vague souvenir d’avoir parlé de Nirvana et de Neurosis avec le batteur du groupe de pop dans le tour bus d’à côté.
Killer Be Killed a d’abord vu le jour dans les têtes de Pucciato (The Dillinger Escape Plan) et de Cavalera (Soulfly). Puis Troy Sanders (Mastodon) et Dave Elitch (ex. The Mars Volta) se sont ajoutés au projet au bout d’un an.Le quatuor improbable a ensuite mis à execution son projet dans un studio pour accoucher d’un album de onze titres. Mon avis est que l’idée est surtout
venu de Cavalera, le musicien le plus en manque d’exposition médiatique et de crédibilité artistique. Il a surement songé que s’adjoindre les services de musiciens plus talentueux aiderait à faire parler de lui. Pari gagner mais musicalement on est loin du compte.
Comme le dit le proverbe « un trop grand nombre de cuistot ruine le plat » et celui-ci est on ne peut plus approprié ici. Prenons le morceau Face Down. Même si le riff est banal, les deux premières parties avec les cris de Greg Pucciato et le chant de Troy Sanders s’enchainent bien… jusqu’à ce qu’un refrain à la Soulfly par Cavalera viennent tout ruiner. Quand à la fin on atteint une partie mélodie à la Mastodon, on est en droit de se demander si l’on écoute toujours le même morceau.
Les parties s’enchainent sans aucune logique. Cavalera et Sanders pose leurs riffs les uns à la suite et même si ceux de Sanders peuvent être correct par moment, ils sonnent tous comme de mauvaises face B de Mastodon (Wings of feather and wax). Quand aux riffs de Max Cavalera, ce sont des riffs à la Soulfly complètement bateau (Fire to your flag). Entre les deux, on a des parties metalcore moderne que ne renierait pas Trivium, ce qui n’est pas vraiment un critère de qualité (Meeting of my marrow). Quand à Pucciato, il gueule et il chante bien mais ne songez pas trouver dans ce groupe ne serait ce qu’un soupçon de ressemblance avec la complexité de la musique de The Dillinger Escape Plan. La voix de Cavalera parait quand à elle bien fatiguée avec ses cris essouflés, tout comme ses riffs.
Ce serait toutefois oublier Dave Elitch, l’ex batteur de The Mars Volta, dernier ingrédient moins médiatique ajouté au groupe. Peut-être a t’il cru avoir trouvé un moyen de donner un coup de pouce à sa carrière. Occasion loupé car son jeu metal n’apporte rien d’intéressant au morceau. Certes, le monsieur sait frapper une grosse caisse quand il le faut, mais savoir faire du 4×4 est donné à n’importe quel batteur de metal de M.J.C. Alors que j’avais espéré que sa participation donne une couleur plus jazz au groupe, je me suis trompé sur toute la ligne.
Killer Be Killed n’est donc ni plus, ni moins, qu’une série de morceaux composés de riffs metal moderne, comme ont peut en trouver par dizaines sur des disques de metalcore, entrecoupés de passage à la Mastodon (Save the robots, Forbidden fire). Quelques parties sont plus sympathiques que d’autres mais aucun morceau ne sort du lot. Un projet qu’il vaut mieux oublier et retourner écouter les disques de The Dillinger Escape Plan, Mastodon, The Mars Volta et Sepultura.