Le métal symphonique, c’est un peu comme pour tout: il y a du bon et du moins bon; la Loi de Sturgeon, en quelque sorte. J’ai tendance à classer le groupe germano-norvégien Leaves’ Eyes dans la première catégorie et leur nouvel album, King of Kings, est plutôt du genre à me donner raison.
Dans l’absolu, le style de Leaves’ Eyes est très classique: du métal progressif avec une voix claire féminine (Liv Kristine) et un growler masculin (Alexander Krull, son mari dans le civil) en contrepoint. Le groupe relève néanmoins sa musique en y rajoutant une forte composante folk, ou viking-metal si on veut. Les thèmes traités dans les albums sont souvent très inspirés de l’histoire et des mythes nordiques.
D’ailleurs, dans le cas présent, King of Kings parle de Harald Hårfagre, le premier roi de Norvège, qui est monté sur le trône après une bataille qui a eu lieu dans le bled natal de Liv Kristine. C’est donc un concept album qui court sur onze pistes plutôt brèves, puisque l’album ne dépasse que de peu les quarante-trois minutes.
Le côté concept-album est assez sensible dans l’homogénéité stylistique de l’album; là où le précédent, Symphonies of the Night, avait tendance à se balader un peu partout, celui-ci est plus cohérent. Le défaut, c’est que cette cohérence se fait à mon avis quelque peu au détriment de l’originalité de l’ensemble. Oui, je sais: jamais content.
On trouve dans King of Kings plusieurs compositions qui vont chercher des sonorités folk, comme « Feast of the Year », « Swords in Rock » ou « Blazing Waters ». Ce dernier a d’ailleurs la particularité d’accueillir Linda-Fay Hella, chanteuse de Wardruna, en invitée. Simone Simmons, de Epica, chante également sur une des pistes (« Edge of Steel »).
L’un dans l’autre, King of Kings est un album plaisant; Leaves’ Eyes m’a toujours donné l’impression de maîtriser son sujet et c’est également le cas ici. Cela dit, je reste sur un sentiment de trop peu; c’est bien fait, c’est carré, mais il manque un petit quelque chose pour faire de cet album une vraie réussite.