Offenbach/Minkowski, acte II
Pour la seconde fois, après un sublime Orphée aux Enfers (http://www.senscritique.com/album/Orphee_aux_Enfers_Choeurs_Orchestre_de_l_Opera_National_de_L/critique/16061137), Marc Minkowski nous montre qu'il s'entend à merveille avec Offenbach.
Voici donc une Belle Hélène dans laquelle l'immense Offenbach a mis tout son talent de compositeur et tout son humour. Le principe est le même que pour Orphée : utiliser la mythologie grecque pour ridiculiser les mœurs bourgeoises. Ici, c'est le sacro-saint mariage comme institution qui en prend pour son grade, surtout dans un troisième acte où les rois grecs n'hésitent pas à dire à Ménélas que quand on a une aussi belle femme, il faut un peu la partager ! Et si Pâris exige de partir avec Hélène, il ne faut pas que Ménélas joue l'égoïste. On ne va quand même pas déclencher une guerre pour si peu, que diable ! Le tout sur fond de Grèce antique transformée en un véritable lupanar, où chacun couche avec tout le monde, et réciproquement (l'état idéal pour un DSK).
Et Minkowski parvient, une fois de plus, à respecter à merveille les subtilités et les gaités de la partition d'Offenbach. C'est drôle, c'est léger, c'est subtil. je suppute que Minkowski a mis son grain de sel dans les dialogues (quand on parle de télévision, par exemple) mais sans jamais trahir l'esprit du compositeur, qui utilisait déjà largement le procédé de l'anachronisme. Il fallait bien montrer au public que l'on parlait de lui...
En bref, un régal qui met le sourire aux lèvres (ce qui n'est pas fréquent dans le monde de la musique classique) et servi par un chef qui s'y entend.
Pour donner envie, l'extrait le plus célèbre : http://www.youtube.com/watch?v=2yBrRy2OLVY (la mise en scène est pas terrible mais l'interprétation est vraiment sympa)