Henri Texier Quartet – La Compañera (1983)
Bien que j’aie suivi Henri Texier lors de ses débuts discographiques dés soixante-seize, je me suis rendu compte qu’il y avait pas mal d’albums que je n’avais pas écoutés, bien que tout ceux qui étaient passés entre mes oreilles m’avaient fait forte impression, du coup je fais tranquilou mon retard…
Celui-ci est terrible lors du titre d’ouverture qui arrache bien, « Não Incomodar » se place très haut et le quartet, se donnent à fond, particulièrement Louis Sclavis qui s’éclate en faisant revivre sous ses doigts des fantômes trop tôt disparus.
Il joue de la clarinette et du saxophone, Philippe De Schepper est à la guitare, Jacques Mahieux à la batterie et Henri Texier à la contrebasse et aux compositions, excepté pour le titre « Zum Beispiel » qui est signé par le guitariste. Il y a un invité, Michel Marre à la trompette et au bugle, mais sur deux titres seulement.
« Nebia », le second titre ne possède pas l’impact et la force de son prédécesseur, malgré la présence de Michel Marre qui nous offre un chouette solo à la trompette bouchée, mais il tire les marrons du feu, grâce, surtout, à la guitare de Philippe de Schepper qui s’ébroue avec qualité, vélocité et ses riffs qui donnent du "peps" à cette pièce, qui parfois, semble en manquer.
« Résistance » fait la part belle au leader qui délivre un solo un peu compliqué, assez loin de la simplicité à laquelle il nous a habitué, il se prend pour Joëlle Léandre, mais ce n’est pas sur ce registre qu’il est attendu… du coup il rate un peu sa cible me semble-t-il…
« Hyeoka » marque un retour plus dans ses cordes, avec Sclavis à la clarinette, la pièce est mélodique mais le solo de batterie qui suit est un peu « plan », interrompant la dynamique du morceau qui a du mal à reprendre son second souffle du coup…
Il faut attendre la sixième piste pour que l’esprit revienne et ravive la flamme avec l’excellent « Terra Negra » où Michel Marre marque son retour, une belle pièce qui nous montre à nouveau de quoi ces musiciens sont capables ! L’album s’achève avec le bref « La Compañera », un poil court, ce n’est pas l’album d’Henri Texier que je conseille à ceux qui ne le connaissent pas, il possède tant d’albums merveilleux à son actif, que celui-ci semble un peu pâle en comparaison, si ce n’est quelques titres qui surnagent…
Mais au final, je me dis que peut-être était-ce mon attente qui était trop importante, ou bien suis-je mal luné? Dire comme ça "il se prend pour Joëlle Léandre" n'est-ce pas présomptueux de ma part? Surtout à un gars qui a passé sa vie à jouer de la basse avec force et personnalité... Du coup écoutez plutôt!