La Pointe rouge par AvenueD
TELERAMA
Fulgurances poétiques, textes gouailleurs et puissants : revoilà enfin Guidoni, résolument réjouissant.
On aime passionnément
Le précédent album, sorti en 2004 sous la houlette d’Edith Fambuena, était un premier pas – un peu hésitant – vers la résurrection artistique et médiatique : Guidoni, le chanteur le plus subversif des années 80, y retrouvait un peu de son vieux parfum vénéneux, sans pour autant renouer avec toute la flamboyance et la fantaisie d’antan ; comme un malade convalescent, toujours un peu écrasé par son image, son passé et ses échecs, empêtré dans un climat trop noir et sophistiqué pour respirer à pleins poumons. Avec ce disque-ci, l’air est plus frais et le pas plus assuré : Guidoni, qui cosigne la plupart des textes, nous y dévoile de belles fulgurances poétiques (même si l’on regrette encore la virtuosité de Pierre Philippe, le parolier des heures de gloire). Il y chante aussi mieux que jamais, d’une voix ferme et douce, à la justesse parfaite – ce qui, dans le passé, ne fut pas toujours le cas ! Mais là où notre homme se montre le plus réjouissant, c’est lorsqu’il se glisse dans l’univers des autres : Philippe Katerine, Mathias Malzieu (Dionysos) ou Dominique A, qui lui offrent ici des morceaux lyriques, surréalistes ou rock. Le chanteur les restitue avec l’habileté des interprètes d’exception. Et quand il campe les hommes enceints avec la complicité décidément inspirée de Jeanne Cherhal, c’est le Guidoni profond et facétieux qui nous revient enfin. Celui qui nous avait jadis tellement marqués. Et qui si longtemps nous a manqué. Valérie Lehoux
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