Ce sont mes oreilles de minot de 10-12 ans qui ont pu "apprécier" les sonorités de cet album, que mon frère balançait "à donf" dans sa chambre d'adolescent. Chaque nouvelle écoute fait remonter des souvenirs...
La Ruda Salska (salsa/ska) émerge en 1993. Groupe en autoproduction pendant presque 10 ans, les deux premiers albums "studio" sont enregistrés en garage ! La bande de Pierrot, qui gère les textes à merveille, est surtout un groupe de scène. J'ai d'ailleurs eu la chance de les voir pour leur avant-dernier concert, en décembre 2012, au Quai d'Angers.
La Trajectoire de l'Homme Canon, 5e album studio de la Ruda, sort en 2006. Celui-ci est réellement fait en studio. Il sonne définitivement rock, nettement plus que leurs albums précédents. Il est aussi très cuivré : on retrouve trombone, trompette, saxo...
Les textes sont vraiment bien (à mon goût). Pierrot, chanteur du groupe, a parfois un flot impressionant.
Certaines chansons sonnent plus un genre qu'un autre : Un Et Un Font Trois ou La Trajectoire de L'Homme Canon "patatent" vraiment bien, avec leurs sons bien "rockés" et ont rendu dingue le public au Quai en décembre 2012 (moi aussi !). D'autres, comme Maryline, sont -un peu- plus douces, calmes, avec souvent un couplet apaisé.
Ce qu'on retient une fois qu'on a fait le tour de l'Homme Canon ? Les cuivres, qui donnent un sacré rythme, en studio comme en concert et les grattes, qui balancent du lourd et justifient l'étiquette rock du groupe. Viennent ensuite les textes de l'homme à la casquette (le chanteur) qui sont bien foutus.
Pour l'anecdote, Pierrot a vendu sa casquette aux enchères pour la bonne cause après leur dernier concert.
L'album entier se prête très bien au concert, très "rocké", déménageur même. Celui auquel j'ai pu participé en 2012 était fou pour un groupe qui reste tout de même assez peu connu; organisé sur un ring de boxe au milieu de la salle, fumigène pour camoufler l'entrée du groupe, et puis le traditionnel Instinct du Meilleur, qu'ils font à chaque concert, histoire de réchauffer tout le monde : une intro qui donne bien la patate. Et puis 2h30 de folie musicale...
Voilà, une critique bien positive du meilleur album de la Ruda (à mon avis).
Je vous les conseille, ces Angevins.