Dédié au Dr. Albert Schweitzer, organiste accompli réputé pour ses travaux sur Bach, et fondateur d’une léproserie à Lambaréné, cet album organise la rencontre de la musique de Bach et de la musique traditionnelle du Gabon. Ce mélange anticonformiste et un peu fou a été commis par Hughes de Courson et Pierre Akendengué. L’enjeu ici n’est pas celui d’une synthèse impossible mais celui d’une exécution en commun de morceaux de musique, chacun répondant à l’autre par le biais d’échanges subtils. Des pièces de Bach répondent aux rythmes gabonais, les instruments traditionnels africains à l’orgue ou à un orchestre baroque et les harmonies de Bach s’entremêlent à celles de chants de différentes ethnies gabonaises. Le mélange est curieux, vraiment dépaysant, produisant une forme de métissage entre deux genres diamétralement opposés. Cela fonctionne bien, et on se laisse prendre par les couleurs surprenantes de l’enchevêtrement des styles, dans un dialogue passionnant et original.