Larry Young est un organiste dont j'ai entendu parler pour la première fois lorsqu'il jouait dans le Lifetime de Tony Williams en compagnie de John Mc Laughlin. L'écoute des albums de ce groupe, dont l'existence ne dura sous cette forme que quelques mois, a représenté un choc à cette époque, Miles Davis ne s'y ai pas trompé il en débaucha petit à petit les membres pour écrire les premières pages du jazz-rock.
La particularité de Larry Young c'est qu'il jouait de l'orgue Hammond, comme ... Jimmy Smith ! Sous l'influence de Coltrane et de la "Spiritual music" il créa une nouvelle façon de jouer de l'instrument, à l'heure où tous les organistes de la jeune génération jouent du Fender Rhodes, lui révolutionne les harmonies de l’ancêtre et innove, anticipant les sons des synthés.
Cet album de 1973 est le plus connu sous son nom, particulièrement pour "khalid of Space (part two)" qui est le cheval de bataille de l'album. On admire la partie d'orgue, bien sûr, mais aussi les solos de guitare du fantastique James "Blood" Ulmer. Un grand nombre de musiciens sont présents, notamment de nombreux percussionnistes et on ne peut s'empêcher de songer à l'Arkestra de Sun Ra et aux transes collectives générées par ces polyrythmies tribales, pour peu que l'on pousse le son comme il convient.
La liste des musiciens fait place également à un invité mystère, l'anecdote éveillera la curiosité des critiques et des amateurs qui chercheront l'identité de ce saxophoniste mystérieux. A l'écoute il est difficile d'affirmer avec certitude de qui il s'agit, encore aujourd'hui il existe un doute entre Pharoah Sanders et Sonny Fortune... En tout cas ce n'est pas Larry Young, trop tôt décédé qui livrera le secret...
Un grand album, c'est sûr!