Sont-ce les pétroleuses qui enchantent Francis Lai ou Francis Lai qui enchante Les Pétroleuses ? Dans tous les cas, nous avons le droit à une très belle partition orchestrale entrecoupée de chansons pour une même évocation de l’Ouest américain, ses grandes plaines désertiques et ses saloons. À partir d’un thème principal mémorable, Lai nous embarque dans le périple coloré où la vie coule naturellement telle une danse sans fin. Surtout retentissent les échos à nombre de westerns que Lai synthétise et transcende. Quel bonheur de retrouver un beau motif honky-tonk joué au piano qui accompagner avec entrain nos héroïnes (« Bougival Junction »), l’harmonica (« Feu de camp »), le folklore à l’accordéon et au violon de « Merry Making » ou encore une déclinaison de la chanson country traditionnelle avec « Prairie Woman » interprétée par Claudia Cardinale. Dans la poussière du soleil dégage un air différent, gorgé de senteurs plus arides et plus lourdes toutes organisées autour d’un thème fort (« Les Meurtriers »). Ici Francis Lai frappe fort, s’empare d’un genre étranger – la musique de western – pour y superposer son ambition esthétique, son savoir-faire français. Superbe.