Airick Woodhead, jeune Torontois d'origine, ancien membre du groupe indie-pop "Spiral Beach" a la bonne idée en 2011 d'entreprendre un projet solo sous le pseudo "Doldrums" (expression que l'on peut traduire par "marasme").
Il sort d'abord un EP baptisé "Empire Sound" et notamment le déjà très prometteur "Endless winter" qui annonce la couleur d'une pop féérique déstructurée faisant vaguement écho à la scène synthpop scandinave (the knife, Iamamiwhoami,...) actuelle, on dira que c'est le froid. Mais qu'on ne s'y trompe pas, Doldrums a tendance à cultiver son caractère unique et intime à bord de son bateau.
Oui, "Lesser Evil" sonne comme une traversée marine et non des plus tranquilles, on y voit l'ombre et la lumière, la profondeur et la surface, naviguant dans les flux et reflux d'une tempête sonore tortueuse parfois évanescente, parfois physique. La voix androgyne, presque irréelle de Woodhead donne l'impression d'une détermination inébranlable à travers une chevauchée incarnée par des nappes de synthé à la fois naïves et cérébrales, "She is the wave" dans ses côtés les plus hystériques, "Singularity acid face" dans ses côtés les plus léthargiques. "Lesser Evil ", le titre homonyme, sera le chef-d'oeuvre de l'album, réunissant tous les ingrédients d'une potion réussie, une composition complexe et grandiose, des tambours militaires donnent le rythme d'un combat fantastique dont on ressort dépouillés. Les trois titres suivants viendront parachever l'oeuvre à travers une exploration lugubre, presque abyssale de l'esprit humain. Un artiste à suivre absolument.