William Fitzsimmons est un artiste dont l'écoute ne laisse pas indifférente. Né de deux parents aveugles, son enfance a été bercée d'ne myriade de sons et cela lui a permit de développer une sensibilité particulière à la musique. "Lions" est son cinquième album et certainement le plus abouti.
L'album s'ouvre sur la douce ballade "Well enough", chanson emplie de mélancolie et qui nous introduit à cet univers tout en délicatesse et murmure.
La voix fragile et délicate du chanteur résonne furtivement telle une berceuse apaisante sur le morceau "Brandon". On retrouve cette voix de velours susurrée sur des compositions subtiles et harmonieuses comme "Hold on" qui n'est pas sans rappeler l'air d'"Afterall" de son second album "Goodnight".
Souvent comparé à Sufjan Stevens, Justin Vernon ou Iron & Wine pour son timbre et sa musique indie folk, le barbu américain mérite amplement ce compliment. Élevé dans la banlieue de Pittsburgh, sa musique laisse transparaître un besoin de liberté et d'évasion qui se traduit par des paroles obsédantes et lancinantes comme sur le titre "Centralia".
On perçoit cette pureté dans le magnifique "From you" comme si la musique minutieusement composée par l'artiste était trop fragile pour le monde extérieur, que le moindre souffle pourrait la briser, la disperser en de minuscules fragments épars. Les accompagnements vocaux féminins renforcent cette subtilité et cette impression d'instabilité.
La comptine "Ten lions" clôt magnifiquement l'album, mariant avec légèreté et élégance un fugace souvenir, qui se saisit de la beauté de l'instant et le transforme en ode à la vie.
La musique de William Fitzsimmons se bonifie avec les années, il réussit une nouvelle fois à nous émerveiller à travers des mélodies d'esthète sublimées par cette combinaison de pureté et de simplicité. À écouter sans modération.