Nik Bärtsch's Ronin – Live (2012)


Un album de 2012, mais cette musique en elle-même est intemporelle et se moque des modes et du temps, d’ailleurs tous les albums de Nik Bärtsch que j’ai écoutés sonnent un peu de la même façon, ça ne ressemble pas à du Keith Jarrett, mais tout comme lui, sa production est imprégnée par une forte empreinte assez vite reconnaissable.


Nik Bärtsch est suisse d’origine, de la région de Zurich, né en 1971. Il a subi une grande influence de la culture japonaise et n’hésite pas à qualifier sa musique de « Funk Zen », ce qui est pas mal trouvé, quand on l’écoute. Il a beaucoup joué dans les clubs de son pays, il y est très célèbre, une sorte d’institution musicale.


Il enregistre chez ECM et commence à avoir une importante discographie de haute qualité. Peut-être n’est-il pas nécessaire de tout posséder car les albums sont empreints d’une forte identité et se ressemblent, mais rien n’empêche de s’attacher à ce musicien et de le suivre pas à pas, bien sûr.


Ce qui caractérise sa musique c’est, plus que le minimalisme, l’aspect répétitif. La musique se développe en strates évolutives avec des aspects répétitifs à chaque étape. Des changements subtils se font parfois entendre et chaque saut d’une strate à l’autre est qualitatif et emporte. Ainsi la musique est essentiellement rythme, pulsé par l’ensemble des musiciens, il y a des solos, mais ils ne sont pas le cœur de la musique. Il n’est pas faux de dire qu’ainsi la musique échappe au jazz, d’une certaine façon.


Du coup c’est une musique très écrite et très structurée, ce qui se vérifie sur ce double album live. Le premier Cd contient une heure de musique et le second trois quarts d’heure. Bien qu’on ait la sensation de suivre la musique lors d’un même concert, c’est inexact car les lieux varient au fil des morceaux, ainsi on voyage entre Lörrach, Leipzig, Vienne, Tokyo, Amsterdam, Mannheim, Gateshead et Salzau. C’est à cette dernière étape que le bassiste change.


Ce petit tour nous indique que Nik n’est pas trop connu par chez nous, mais ça viendra forcément, juste une question de temps, car sa musique est unique. J’ai eu la chance d’assister à une retransmission d’un concert dans un club de Zurich, avec une formation plus récente et plus étoffée, ici c’est un quintet, au « Moods » ils étaient neuf mais ça ne change rien en profondeur. Ce qui m’a frappé le plus c’était son bonheur de jouer, ses sourires envers les musiciens, cette attention continuelle et l’implication de tous dans le même projet sans que jamais un parmi eux ne tire la couverture à lui.


Je vous précise les noms des musiciens de l’album, c’est tout de même le minimum : Nik au piano et au Fender Rhodes, Sha à la basse clarinette et au sax alto, Björn Meyer à la basse, Kaspar Rast à la batterie, vieil ami de Nik et divin batteur et Andi Pupato aux percussions.


Vous pouvez écouter celui-ci ou un autre, rien de grave. Je ne l’ai pas signalé mais tous les titres ici ont été remaniés bien qu’ils sortent tous du répertoire ancien, ils sont formés sur le type « Modul » suivi d’un numéro. « Ronin » est le nom de l’un des groupes qu’il anime.


Il n'y a pas d'extrait de cet album, alors en voici d'autres, dans une version différente, non ECM.

xeres
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le 25 mai 2023

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