Pour cet album de Artesia, le « line up » du groupe a été sensiblement modifié. Exit la violoniste Gaëlle qui a quitté le groupe en 2008 pour rejoindre le groupe médiéval de la Carité de Guingamor. Elle est remplacée par une jeune violoniste prénommée Coralie et Loïc, qui avait déjà participé à certains morceaux sur le précédent album Chants d'automne, devient membre du groupe à part entière transformant le duo en trio. Artesia ancre cet album dans l'âme de la Bretagne en l'intitulant Llydaw qui est le nom gallois de la Bretagne. Agathe qui écrit, compose et chante sur la plupart des morceaux poursuit avec ce troisième album la ligne de conduite tracée depuis Hilvern (2006) et Chants d'Automne (2007) avec des morceaux atmosphériques où sa voix perchée vient s'entremêler aux cordes du violon telle les racines d'un arbre à sa terre nourricière. « Le haut bois » ou encore « Tempus est locundum » adapté d'un texte de Hildegard Von Bingen sont de parfait exemples du « style » Artesia. Pour autant, le groupe s'efforce d'apporter de la profondeur ou du moins de l'originalité à ses compositions. C'est le cas de « Irree Seose », le morceau qui fait office d'introduction et qui s'inspire d'une chanson traditionnelle en provenance de l'île de Man.
L'apport de la guitare de Loïc se fait clairement sentir sur les deux instrumentaux qu'il a composé « Lande sauvage » et « Sous la pierre brisée » où une instrumentation subtile permet un doux voyage vers les contrées brumeuses de Llydaw.
Le morceau le plus abouti est sans conteste « Vers l'ouest » avec son introduction quasi martiale au piano rapidement soutenu par des chœurs masculins entêtants. Un morceau original qui prend à contre-pied malicieusement le chant éthéré de Agathe.
Notons aussi le joli travail de ScarletGothica, une illustratrice italienne qui a signé le livret de l'album dans un style très Heroic Fantasy.
Peut-être pourra t-on reprocher à cet album encore une frilosité à bousculer un genre (l'heavenly atmosphérique) qui se complait trop souvent dans de longues digressions aériennes. Pour autant, Llydaw ose quelques expérimentations et parvient à surprendre l'auditeur à plusieurs occasions.