Massacre – Lonely Heart (2007)
Retour de « Massacre » avec un enregistrement de deux mille trois, ceux du vingt-cinq janvier proviennent du festival « Sons d’Hiver » à Paris, et ceux du vingt-six juin, du festival « Roskilde » au Danemark, en première partie de Metallica, où dix mille fans de métal ont fait un triomphe au Power Trio, décidément de plus en plus jeune.
Les musiciens sont les mêmes, et les principes non plus n’ont pas changé, les improvisations restent le moteur principal de la formation et les morceaux s’étendent autant que nécessaire. Deux d’entre eux frôlent les vingt minutes, comme « Send » qui ouvre l’album et s’agrège à « Step » qui suit, sans qu’on ne s’en rende vraiment compte.
Du coup l’album est vraiment très bon, c’est avec celui-ci que j’ai découvert ce groupe, en fouillant d’un peu près la discographie de Fred Frith, je le considérais alors comme un de ses tout meilleurs albums, qui plus est très accessible et très rock, un véritable coup de foudre alors. C’est à partir de lui que j’ai découvert la disco du groupe à rebours, ce qui d’ailleurs se fait très bien, aucune étape ne nécessite un préalable avant d’être écouté, même si le premier est un peu à part, mais c’est un diamant brut.
Je me dis que les deux premiers titres sont ceux de Paris et les trois autres du Roskilde Festival, mais c’est une simple hypothèse sans aucun fondement, sinon la présence d’applaudissements à un certain moment. « In » pourrait être envisagé comme une sorte de prélude à « Gracias A La Vida » qui avance tranquillement avec des références au blues et au jazz, puis s’en vont et disparaissent dans un magma rock assez « hard », avec cette grosse basse qui gronde, cette guitare ciselée et coupante, toujours à l’affût, flirtant avec la magie Hendrixienne, toujours en quête et jamais à court d’idée, évoluant sans cesse…
Hayward à ce jeu est une sorte de rock, il joue souvent de façon répétitive, martelant le tempo avec obstination. Ce trio est tout simplement fantastique et ce « Gracias A La Vida » est une pure merveille. J’imagine que ces fans de Metallica, après qu’ils aient entendu ce groupe en se disant, « Ouais ! Metallica c’était top mais ce groupe, avant, oui… Massacre ! C’était pas mal non plus ! »
L’album s’achève avec « Return », avec des effets qui donnent l’impression d’écouter des bandes à l’envers, la pièce avance lentement avec la basse de Bill qui sonne le retour à l’hypnose et ce mélodica à l’arrière qui est joué par Hayward…
Il paraît qu’ils ont eu une fantastique ovation avant de se retirer, c’est bien normal en fait, elles sont étranges ces musiques improvisées, volées au temps qui passe grâce à nos magnétophones, mais qui ne sont pas faites pour être transmises, ou durer, juste à saisir, au moment où elles se jouent.
Pour les extraits c'est toujours le même problème, il n'y en a pas, mais voici une vidéo assez récente, deux mille quinze c'est à dire douze après "Lonely Heart", qui nous montre que la formation tournait encore et survivait au temps qui passe...