The Reshot
Que fait Billie Joe Armostrong lorsqu'il fait un break avec Green Day ? Il remonte un autre groupe et fait du Green Day. Alors certes, varier les plaisirs c'est une bonne idée, cela dit, si c'est...
Par
le 12 mai 2018
1 j'aime
Si l’on peut affubler Billie Joe Armstrong de beaucoup de superlatifs plus ou moins (in)discutables, une certaine qualité doit être mise à son honneur : celle d’être un musicien particulièrement prolifique. Qu’il compose et écrive avec sa formation principale (et la plus connue), Green Day, ou qu’il décide d’explorer d’autres univers plus underground avec diverses formations plus ou moins obscures (The Network, Pinhead Gunpowder, Foxboro Hot Tubs…), on a affaire à un véritable boulimique de musique, affublé d’un générateur perpétuel de mélodies endiablées et de power-chords au bout des doigts. Green Day, c’est Billie Joe Armstrong, et Billie Joe Armstrong c’est The Longshot. On pourrait alors facilement lui reprocher cette inspiration foisonnante, mais pas toujours très inspirée… Quantité ne rime pas souvent avec qualité.
The Longshot est donc une formation sortie de nulle part, d’abord teasée de manière cryptique sur Instagram à travers plusieurs posts datés de moins d’un mois. S’en est suivi dans la foulée un EP ainsi qu’une multitude de bonus mis en lignes. Tout le monde a été pris de court, et l’effet de surprise a eu le mérite de fonctionner. Il est maintenant temps de tirer un bilan de tout cela, à tête reposée. Commençons par le commencement en annonçant d’emblée la couleur : Love is for Losers est un bon EP, mais pas aussi grandiose que beaucoup de médias l’annonçaient. Explications.
Love is for Losers s’ouvre par une introduction prometteuse : avec The Last Time, on s’attend à découvrir un disque de garage rock, teinté de mélodies accrocheuses et de paroles légères. Le son est rafraichissant, la voix de Billie Joe n’est pas nasillarde comme sur certains titres de Revolution Radio, et la rythmique donne envie de se déhancher. Taxi Driver continue sur cette lancée, de même que Chasing a Ghost. Body Bag, si elle a le mérite de se démarquer du reste de l’album, marque le premier réel « faux pas ». La suite est assez homogène, avec une succession de titres plus ou moins inspirés, même s’il convient de noter la dernière chanson, une ballade intitulée Goodbye To Romance (et reprise d'Ozzy Osbourne, WTF), dans la plus pure tradition de Green Day (et qui rappelle furieusement When It’s Time).
L’essentiel est sauf, mais l’originalité n’est pas ce qui marque le plus à l’écoute de toutes ces chansons. On retrouve toutes les influences de Billie Joe Armstrong : The Replacements, Hüsker Dü, mais aussi et surtout Cheap Tricks (on s’en rend vraiment compte sur l’entraînante Soul Surrender). On peut alors constater un réel talent chez le frontman pour brasser toutes ces influences en un melting-pot prenant la forme de mélodies percutantes et des refrains entêtants. Côtés paroles, pas de messages sibyllins avec des lyrics assez terre à terres et beaucoup plus légères que le dernier Green Day en date. Pas de brûlot politique ni d’hymne punk-pop, on est plus sur des thèmes standards : l’amour, la fête, les amis. On peut entrevoir un début de révolte avec Cult Hero (et qui fait écho au « Je ne suis pas un héros » de Balavoine, si un jour on m’avait dit que j’en parlerais dans une me des critiques hahaha).
En soi cet album tient bien la route et s'écoute, mais là où le bât blesse réside dans le fait qu’on est tout le long en terrain connu. En effet, toutes ses chansons sonnent comme des chutes de la trilogie Uno Dos Tré de 2012. On se surprend alors à désirer plus de distorsion dans les guitares pour se démarquer vraiment, une réelle folie à la batterie, je ne sais pas. Le petit plus qui ferait qu’on se trouve face à une nouvelle pépite comme American Idiot en son temps. Rien de révolutionnaire, un Longshot/Green Day passable.
Ne soyons pas trop véhéments, cela nous permet d’avoir des « nouveaux » sons à se mettre sous la dent, même si on attend toujours le véritable plat de résistance. L’originalité et la fraîcheur est plutôt à chercher du côté des reprises postées sur SoundCloud, vraiemnt savoureuses pour certaines (dans ma mansuétude, je vous mets le lien, c’est pour moi c’est gratuit : https://soundcloud.com/user-963380700/sets).
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs albums de 2018
Créée
le 7 mai 2018
Critique lue 100 fois
1 commentaire
D'autres avis sur Love Is for Losers
Que fait Billie Joe Armostrong lorsqu'il fait un break avec Green Day ? Il remonte un autre groupe et fait du Green Day. Alors certes, varier les plaisirs c'est une bonne idée, cela dit, si c'est...
Par
le 12 mai 2018
1 j'aime
Si l’on peut affubler Billie Joe Armstrong de beaucoup de superlatifs plus ou moins (in)discutables, une certaine qualité doit être mise à son honneur : celle d’être un musicien particulièrement...
Par
le 7 mai 2018
1
Du même critique
Lorsque Greta Van Fleet a débarqué en 2017 avec ce premier album chauffé à blanc (précédé d’un EP tout aussi chaud que la braise), les réactions furent toutes unanimes : on a trouvé la réincarnation...
Par
le 7 mars 2018
13 j'aime
2016 pourrait facilement se voir décerner le prix de l’année du punk-pop revival : après Simple Plan au printemps, et en attendant Sum 41 cet automne, Blink 182 revient en ce début d’été avec un...
Par
le 26 juin 2016
12 j'aime
12
En ces temps troubles, difficile de trouver de quoi faire oublier ce quotidien bien éprouvant pour le moral des troupes. Il fallait donc au moins un bon gros EP du sacro-saint groupe Bring Me The...
Par
le 30 oct. 2020
11 j'aime