Après les ventes très décevantes de son album Major Without A Deal, Troy Ave a voulu autant rassurer ses fans que lui-même avec une mixtape précoce, Major Without A Deal:Reloaded. Une stratégie à double-tranchant.
Depuis sa récente découverte aux oreilles du grand public (il a déjà 29 ans), Troy Ave a reçu pas mal d’éloges. Surtout en forme de comparaisons. Souvent rapproché de Fifty Cent qui l’a lui-même adoubé, le MC s’est visiblement enfermé dans un miroir déformant. Un détail qu’il n’a visiblement pas constaté. S’il possède dans la rue comme chez les médias une aura indéniable, il n’a pas su la retranscrire en chanson. C’est quand même la moindre des choses lorsque l’on se proclame rappeur. Une ironie que Major Without A Deal:Reloaded compte bien corriger, sous la forme d’une mixtape.
Passons sur ce vilain artwork, et attaquons directement l’écoute de ce Major Without A Deal:Reloaded. Dès l’entame avec « Prime Time », on sent Troy concerné, appliqué dans sa hood music. Peut être un peu trop. A trop vouloir être crédible, Troy en oublie d’insuffler un souffle d’humanisme. Là où les albums de Fifty intégraient une dose d’humour et parfois de pop à ses titres, ce Major:Reloaded reste terre à terre, plat. Un manque d’inspiration dont souffrent ses textes, pour des vides d’esprit particulièrement criants sur « Love You » et sur un « June 5th Remix« , un trompe l’œil instrumental qui cache des lyrics très, très, très bas étage.
DU MIEUX PAR THÉMATIQUE
Pour autant, tout n’est pas à jeter dans Major Without A Deal:Reloaded. Par moments, voire par salves, Troy Ave arrive enfin à se dépêtrer d’un linéarité presque stressante pour s’offrir de belles pièces thématiques. Ses incursions hispaniques sur « Narcos » et les sons mafieux de « Lower Level Nutsax », « Bartender » et surtout l’excellent « Do Me No Favors » en compagnie de Fabolous et Jadakiss transforment la voix fluette de Troy Ave (puisqu’on ne peut la qualifier autrement) en une toute autre saveur, beaucoup plus crédible.
Sauf que dès que les instrumentaux se font plus usuels, comme sur « Big Business » avec Camron, Troy se fait littéralement avaler par son partenaire. Même son feat. avec Fifty sur « BANG BANG » tombe à l’eau, la faute à un mastering baveux. Sans jamais réussir ni à convaincre sur ses titres, ni s’imposer sur ses feat., Troy Ave se prend le revers d’une mixtape faite à la va-vite, dans le but seul et simple de faire repartir les ventes, gratuites qui plus est. Purement économique et jamais inspiré, Major:Reloaded ne vaut que pour une poignée de titres. Loin, très loin des attentes qu’on plaçait chez la soi-disant relève de 50 Cent.
COEFFICIENT HYPE : BOF
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