Coup de maître en deux pistes
La Musique instrumentale est forcément dure à sonder. Sans paroles, nous sommes toujours amenés à nous poser des questions comme :
Quel message cherche à transmettre l'artiste ?
Comment est-il possible de mettre un titre sur un morceau alors qu'on a aucun thème réellement explicité ?
Quels moyens ont mis oeuvre les musiciens pour faire passer une pensée commune ?
...
Ou encore, y a-t-il une réelle pensée à dégager d'un morceau instrumental ?
Et si l'artiste bluffait son auditeur en le laissant analyser sa chanson de lui-même, sans l'aider, en mettant un titre bidon ? (comme le fait Mogwai)
Mais je suis persuadé qu'ici, ce n'est pas le cas.
Il est évident que la plupart d'entre nous se fait des mini-films dans sa tête en guise de clip, pour accompagner n'importe quelle chanson. Par exemple, quand j'écoute Sodom, je pense directement à un groupe de metalheads en train de défoncer des vitrines de magasins à coups de battes de Baseball (Ouais, je suis un grand poète). Ou encore, quand j'écoute Boards Of Canada, j'imagine un mec seul dans la nature, en parfaite communion avec celle-ci. Ici, notre imagination est en roue libre, et c'est un exercice interessant lorsque l'artiste nous donne les clés pour mettre des images sur une chanson.
Dans ce cas, et comme si je parlais à un ami de mon rêve con de la nuit dernière, je vais exprimer à toi qui me lit, les images que j'ai vu, à l'écoute de "March Into The Sea".
Le Riff initial débutent comme l'orage qui aproche, et est bientot rejoint par une mélodie distordue, bien propre à Pelican. La devastation totale. Le paysage qui se déchire. Terre et Ciel subissent la foudre. Les animaux fuient leurs foyers. Le vent déferlent à travers les arbres. On sent renaître l'espoir de certains êtres qui, pour échapper à une Terre et à une Voute Céleste qui ne sont plus surs, comment une marche rythmée vers l'Océan (Héhé, oui je suis forcément influencé par le titre, autant que par la pochette).
Après moultes péripéties, on découvre une Musique plus douce et moins menaçante. Les Guitares ne sont que très peu saturée et nos âmes flottent sur le long passage acoustique avant de s'enfoncer dans une onde aux milles couleurs, dans un Océan de sentiments éternels, dans l'écume d'un Monde enfin calme. Et c'est dans la paix que s'achève le morceau, à l'issue d'un long decrescendo, jusqu'au silence total, noyé dans l'éther.
Mais ? Il y a un second morceau après cette orgasme auditif ? Un remix d'Angel Tears par ... Justin Broadrick ! Etant grand fan de Jesu, je me réjouis à l'avance et je ne suis pas déçu. L'un des meilleurs titres Pelican, enregistré en version plus shoegaze et électronique est au moins aussi bon que l'original. Les larmes d'Ange viennent perler dans notre Océan précedement décrit, pour aboutir à une explosion silencieuse, bienfaitrice, mais éphémère de nos sens.
A posséder pour les fans de Sludge et Post-Rock. Une Bible qui tient en deux plages.