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Découvert sur le tard lors de la sortie de son excellent album Qwotet, ou une relecture jazz de la musique créole, celui-ci garde également un souvenir mémorable de la prestation du monsieur lors de la tournée du dit album : charismatique, inspiré et maitre de son instrument sachant s'entourer de sidemen de qualité dont un jeune guitariste de 20 ans tout bonnement bluffant.
Jeune musicien précoce, David Murray le fut aussi. Débarquant à New-York à tout juste 20 ans, le saxophoniste fait rapidement parler de lui, aidé par l'agent de l'écrivain Stanley Crouch, son colocataire. Dans le sillage de ces illustres aînés, Archie Shepp et Albert Ayler, le jeune Murray évoque les mêmes qualités expressionnistes et le même pouvoir d'abstraction. A 21 ans, il enregistre ses deux premiers disques, Flowers for Albert (Ayler of course) et Low Class Conspiracy. De plus en plus prothéiforme, il intègre le prestigieux World Saxophone Quartet de Julius Hemphill, puis diverses formations à géométrie variable, du big-band à l'octet jusqu'au trio.
En 1980, signé sur le label italien Black Saint, Murray enregistre avec son octet l'album Ming. La première chose qui frappe c'est le travail sur la rythmique. Tout comme son aîné Archie Shepp dans les années 60, à l'instar de son album Fire Music, la musique de Murray se distingue par des cuivres des plus incandescentes. Autre référence, en digne héritier de Cecil Taylor, le pianiste Anthony Davis n'est pas en reste sur le morceau Fast Life. Enfin bien que le cadre de Ming s'écarte peu du jazz libertaire, le jeune Murray prouve que le free n'est pas foncièrement antagoniste du swing, comme le confirmeront ces futurs essais, l'esprit bop d'un Ben Webster ou d'un Coleman Hawkins n'est en effet jamais loin.
Un disque dont le contenu est à l'image de sa pochette : remarquable.
http://www.therockyhorrorcriticshow.com/2007/06/chinoiserie-afro-amricaine.html
Créée
le 28 juil. 2014
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