Antoine Berjeaut, Makaya McCraven – Moving Cities (2019)
Cet album un peu miraculeux est une histoire de rencontres et d’amitié. Antoine Berjeaut est trompettiste, il a invité Julien Lourau à jouer sur son album « Wasteland » en 2014, en retour il a fait partie des Groove Retrievers sur l’album « Julien Lourau & The Groove Retrievers », ces deux-là s’apprécient, il faut dire que le talent ça attire le respect et quand les cœurs se reconnaissent tout va bien. Côté français il faut ajouter d’autres amis, Arnaud Roulin aux synthés modulaires, le guitariste Guillaume Magne qui vient du folk et Lorenzo Bianchi Hoesch à l’électro qui travaille à l'Ircam.
Pour les présentations ce n’est pas terminé car il faut ajouter les vedettes américaines en provenance de Mecque du jazz : Chicago. Makaya McCraven est à la batterie et a produit l’album, il s’est entouré de Julius Paul à la basse et du guitariste Matt Gold avec lesquels il collabore régulièrement. La rencontre entre Julien et Makaya s’est déroulée en 2014, après la sortie de « Wasteland », le batteur a ensuite été invité à faire des concerts à Paris, puis Antoine Berjeaut et Julien Lourau se sont rendus à leur tour à Chicago. L’album est issu de ces concerts ou de ces rencontres enregistrées en prise directe. La thématique concerne la ville comme l’indique le titre de l’album « Moving Cities ».
La suite s’est passée entre les mains du sorcier Makaya qui a travaillé le tout, remixé et découpé pour arriver à ce produit fini. L’album sera le n°1 d’un nouveau label « I See Colors », il est sorti le 6 décembre dernier. Il ne faut pas se voiler la face on sent énormément la « patte » de McCraven et les admirateurs du batteur-producteur, dont je fais partie, seront ravis. Plus d’une fois on peut penser également à Miles Davis pendant sa période « Jazz-Rock », par le jeu de de Berjeault mais aussi par le travail sonore qui rappelle le rôle décisif tenu autrefois par Téo Macéro, ainsi l’histoire de la musique se perpétue, par petits bonds dans le temps…