De temps à autre, on voit apparaître sur les divers forums de prog-heads des albums qui semblent faire l’unanimité, de Neoprog à Angry Metal Guy – c’est dire! Naturalis, des Britanniques de Maschine, semble être de ceux-ci et il fait avouer que leur néo-progressif moderne et lumineux a de quoi séduire.
Maschine, ce n’est pas seulement un nom commun, mais c’est aussi le nom du guitariste, Luke Machin – arrêtez de ricaner, les Genevois! – qui est cela dit fort bien entouré. Ils proposent un néo-prog qui rappelle par certains côtés Frost*, avec des emprunts au metal et à l’électro, des mélodies accessibles, mais également de l’énergie et de la complexité à revendre.
Naturalis compte six pistes, plus deux bonus live, ce qui peut paraître léger quand on oublie que l’on parle de prog: la piste la plus courte de l’album fait un poil plus de cinq minutes et deux morceaux dépassent les dix minutes, pour un total qui dépasse assez largement l’heure.
Le groupe propose des parties chantées à deux voix, masculine et féminine, des guitares mordantes bien comme il faut et une section rythmique au taquet. On le sent cependant plus à son aise dans les constructions longues, comme les deux epics qui encadrent l’album, que dans les quatre pistes plus courtes du milieu, que j’ai trouvé moins convaincantes dans l’ensemble.
"Night and Day" est cependant un très bel exemple de néo-prog moderne; même sur ce qui est la piste la plus courte de l’album, Maschine construit une composition très élaborée. Même si ce n’est pas le genre de groupe qui cède à la nostalgie, on retrouve assez facilement une inspiration ELP dans ses claviers, notamment sur les soli de « Resistance » et de « Megacyma », mais c’est un peu leur seule concession.
Malgré ce petit coup de mou au milieu, qui nous vaut des morceaux qui sont juste moyens au lieu de très bons, Naturalis est un album plus que solide dans le domaine du néo-progressif contemporain. Au reste, l’album est paru chez InsideOut qui, sans être une garantie absolue de qualité, est tout de même un des labels aux goûts les plus sûrs en matière de prog.
Si, pour vous, le rock progressif ne s’est pas arrêté dans les années 1970 – ni même quarante ans plus tard – je vous recommande chaudement cet album.
Chronique précédemment parue sur alias.codiferes.net