Mel'Tones: La britfrenchpop comme on aime
Ça y est, après l'avoir écouté en boucle 6 mois sur Spotify, je me suis enfin procurée l'excellent premier album des Meltones : Nearly Colored. Je sais, j'ai quand même un an de retard sur l'évènement ; les quatre français (Thomas : chant/basse, Daniel & Pierre : Guitares et Etienne : batterie), grâce au label participatif My Major Compagny, ont récolté 70 000 euros afin de produire leur album, sorti le 6 juin 2011.
Pour un premier pas dans la matière c'est vraiment réussi ! L'homogénéité britpop en fait ressortir un album bien construit et très « sunny », parfait pour les beaux jours. Les rythmiques à la guitare acoustique, les riffs bourrés d'effet, les breaks majestueusement menés par le très bon batteur et les harmonies des voix sont d'une maturité brillante. Il y a du talent, du travail, mais aussi pas n'importe qui derrière : pas moins que Philippe Zdar (Cassius, réalisateur de Wolfgang Amadeus Phoenix, ...) apporte sa contribution artistique.
La première chanson Audrey donne le ton : la rythmique acoustique introduit le morceau et l'album, accompagnée d'un synthé discret, une voix douce, puis l'arrivée lourde de la basse et du riff électrique couplés aux cymbales. Puis la deuxième voix se pose sur la première avant la montée annonçant l'arrivée du refrain : alors la voix est poussée, la batterie se libère. C'est un changement de rythme perpétuel et ça marche. S'enchaîne Don't Stop Breathing, le tube pop par excellence, qui donne envie d'enfiler ses tongs, son maillot de bain et de filer à la plage le sourire aux lèvres. Puis l'intro de batterie annonce It'll be Just Fine avant Secret Rules, une de mes préférée de l'album.
Quatre morceaux plus loin, on retrouve I Don't Live Today qui fait partie des morceaux que j'aime appeler « morceau atmosphérique »: le riff avec delay et reverb, batterie sur la ride, guitare saturée, basse bien lourde puis au milieu du morceau, un bon gros break avec la rythmique de la guitare acoustique en solo et une réapparition douce de chaque instrument avant la reprise. L'acoustique terminera le morceau et entamera la fin de l'album avec Kill me That Way, particulièrement britpop, les harmonies des deux voix et les « ouhouh » des refrains en font une chanson « tubique » ou « tubesque » (au choix). Enfin, la chanson qui a donné son nom à l'album puis pour finir Outer Space, dont on peut retrouver une très bonne version acoustique sur la chaîne youtube gentlemendotcom.
Les Meltones nous rendent fières de la bonne pop de chez nous, qui malheureusement ne fait pas encore assez parler d'elle auprès des auditeurs français. Difficile de ne pas faire de comparatifs à Revolver (qui eux cartonnent en France avec leur deuxième album) ou encore Manceau, groupe Rennais produit par Tahiti 80, qui trouve plus de succès à l'étranger que sur l'hexagone.
On remercie alors les 923 producteurs qui ont parié sur le talent des quatre potes, on leur souhaite une bonne route et on attend le prochain album impatiemment.