David Murray Octet - New Life - 1987
Voici un album de 1987, « New Life » par le David Murray Octet, sorti sur Black Saint Records, tout comme Gato Barbieri, bien qu’il ne soit pas de la même génération, David aime l’expressivité à travers, parfois, un hyper lyrisme communicatif. Il joue du ténor, mais également de la basse -clarinette sur « New Life », en début de face B. C’est également lui l’auteur de toutes les compositions qui dégagent, de temps à autre, une certaine complexité.
On sait que parfois David Murray se laisse un peu aller, mais ce n’est pas le cas ici, l’album est d’excellente qualité, l’octet répond à toutes les attentes du leader et nous offre tout du long une prestation absolument remarquable. Il aime cette formule à huit avec laquelle il a enregistré huit albums, celui-ci est le quatrième. C’est évidemment très écrit et les solos sont programmés à la seconde près, mais les impros sont magnifiques et l’album est très entraînant. Vivacité et vélocité président ici.
Quatre titres, deux par face, des thèmes bien réussis qui accrochent, des nappes successives qui s’ajoutent les unes par- dessus les autres et qui déferlent en laissant s’échapper, ici ou là, des solos de feu. Tout s’enchaîne rapidement, de quoi nous ravir sans même réaliser, sous l’effet de l’éblouissement, le véritable agencement de cette machine qui subjugue.
Pourtant ça avait commencé lentement avec "Train Whistle", le bien nommé, qui démarre tout doux, en nous rappelant Duke Ellington et la musique « jungle », le grand orchestre bien huilé qui tourne brillamment avec un moteur qui chauffe doucement avant de s’emballer. David connaît intimement l’histoire de la « Great Black Music », il sait tout jouer et tout faire. Surdoué il est vrai, c’est pourquoi je lâchais un peu plus haut que parfois « il se laissait aller », tombant dans la facilité et négligeant l’effort. Rien de tel sur cet album remarquable, l’ensemble est simplement magnifique.
Un bon cru 87!