New Mother par Feedbacker
1999, soit deux ans après le split des Swans, Michael Gira opère une sorte de retour à la nature en s'embarquant dans l'aventure Angels of Light, projet néo-folk qu'il poursuivra pendant près de dix ans (produisant pas moins de 5 albums studios).
Ici, pas de martèlement des tympans à grand coup de distorsion écorchée, de cris bestiaux et d'obsessions morbides. Non pas que Angels of Light brille par son optimisme - bien au contraire -, mais il s'apparente clairement à une bouffée d'air frais pour un musicien qui nous a habitué à des ambiances suffocantes et promptes à évoquer la peur la plus terrible.
Angels of Light, ce sont avant tout des ballades, menées en tandem par une guitare folk et un piano aux notes légères et envolées. Mais on ne change pas un homme : ici, la sensation de déchirement est simplement plus profonde, plus sentimentale. Derrière une instrumentation douce en apparence (pas de batterie, rares percussions), on retrouve le même malaise, les mêmes peurs et les mêmes provocations de son auteur (ce "you" qui revient dans la plupart de ses paroles). Mais c'est avant tout la sensation de mélancolie qui domine, une sorte de tristesse enivrante qui habitent la plupart des morceaux, à commencer par "Praise Your Name" et ses choeurs entêtants, un premier morceau qui fascine d'entrée de jeu.
Pourtant, je ne peux pas m'empêcher de trouver que le tout souffre d'une certaine monotonie dû à son format et sa longueur (70 minutes, tout de même). Hésitant entre titres lumineux aux arrangements soignés ("Inner Female", "The Garden Hides the Jewel") et les éternelles pulsions malsaines ("Real Person", "Not Alone"), l'album connaît quelques longueurs et donne parfois l'impression de se répéter. Un défaut que n'aura pas son successeur, How I Loved You (2001), clairement plus abouti à mon sens.