En général, quand je déboule à la Citadelle, le bar métal de Genève, j’ai une assez bonne idée de ce que je cherche. Il arrive cependant que j’en ressorte avec des trucs pas du tout prévus au programme, comme ce Noche Oscura del Alma du groupe argentin Punto Omega, qui passait alors dans le bar. Ça m’avait déjà fait le coup, en son temps, avec le Klagenfurt de Crematory (qui est d’ailleurs à peu près dans le même style).
Savoir exactement le genre musical représenté par Punto Omega est une gageure: le grand jeu des étiquettes, qui au mieux a tendance à être flou dans le monde du métal en général, devient carrément vaporeux quand on s’aventure aux frontières de l’indus, du gothique et de l’électro.
Résumons en disant que c’est une couche rythmiques et claviers façon électro ou indus, une couche de bonne grosse gratte de métaleux, une couche de voix grommeleuses à la mode goth (qui chante en espagnol, ce qui surprendrait plus si on y comprenait quelque chose) et une dernière couche de clavier atmosphérique pour faire glacis. Ou ambiance, si on en a marre de la métaphore pâtissière.
En fait, pour moi, le maître-mot est « ambiance »: le mélange des genres donne quelque chose qui me rappelle la science-fiction, et surtout le mouvement cyberpunk, des années 80 et mes années Anne Clark ou Fields of the Nephilim (eh oui, I was a teenage goth — sauf que j’avais déjà vingt ans bien tassés à l’époque). Musicalement, il n’y pas de quoi révolutionner un quadra prog-head blasé dans mon genre, mais c’est bien pour secouer la tête.