The Latin Jazz Quintet - Featured Guest Artist Pharoah Sanders – Oh! Pharoah Speak (1971)
Cet album fait figure d’événement anecdotique dans la discographie de Pharoah Sanders, pourtant il existe, alors parlons-en. L’énigme principale concerne sa date d’enregistrement, mille neuf cent soixante et onze est la date de sa première parution, mais sur la pochette il n’y a aucun renseignement discographique précis concernant l’histoire de la rencontre qui vaut ce titre, « Oh ! Pharoah Speak ».
Habituellement on se borne à indiquer les « sixties » sans autre précision, mais après avoir assez longtemps cherché, vu que j’ai une des premières rééditions de l’album, on peut trouver une estimation plus précise, qui daterait l’enregistrement en mille neuf cent soixante-sept, ce qui est plausible. L’album est paru sur le label « Trip ».
Pour tout dire l’album est un peu frauduleux en laissant croire que Pharoah possède un rôle éminent sur cet enregistrement, il est là bien sûr, mais noyé au milieu de dix-sept autres invités. Le « Latin Jazz Quintet » comme son nom l’indique est réduit à cinq, deux percussionnistes, un guitariste électrique, un bassiste et un trompettiste qui hérite de pas mal de solos, ainsi qu’un des deux trombonistes invités, d’ailleurs.
Les titres défilent et Pharoah n’est que l’un des trois saxophonistes, un soprano et deux ténors, il y a également quatre cuivres du côté des invités ainsi que cinq percussionnistes, deux pianistes, un guitariste et un bassiste, ceci pour expliquer qu’ici ça grouille sans qu’on sache trop qui fait quoi. Ceci dit c’est un honnête album de musique latine, comme il doit y en avoir beaucoup, même s’il ne casse pas trois pattes à un canard, Eric Dolphy lui-même fut autrefois l’invité de cette formation, mais je n’ai pas écouté cet autre album.
La première pièce présentée comprend des problèmes de son, « The Dues Payer » couine de temps en temps, après ça va, en l’écoutant je me suis dit que Pharoah y est reconnaissable, mais rien d’évident pour moi à cause du timbre et de la prise de son, toutefois meilleure sur la réédition de soixante-treize. Probablement joue-t-il lors de la dernière coda de « Midnight Montuno » pour un très bref solo, sans doute aussi sur « Haarlem », « Daria » et sur « Oh ! Pharoah Speak » puisqu’on nous le dit, mais globalement c’est au sideman Pharoah que l’on a affaire.
Bref l’album est certes écoutable, mais n’espérez pas y trouver la patte de Pharoah, ni même le bout d’un ongle.