Giovanni Guidi – Ojos de Gato (2021)
J’avoue ne pas connaître le pianiste italien Giovanni Guidi, pourtant je n’ai pas hésité à me procurer son album, il faut dire que quelques-uns parmi les sidemen sont d’exception, il suffit d’en citer un ou deux pour mieux comprendre. Déjà le saxophoniste ténor se nomme James Brandon Lewis, et quand on le cite, on pense à un autre qui n’est souvent pas loin, le batteur Chad Taylor lui-même. Si on ajoute que l’album se nomme « Ojos De Gato » et que les yeux de « chats » dont on parle sont ceux de Gato Barbieri, c’est suffisant pour mettre le Cd dans le panier à provisions…
Hormis les deux pointures il faut ajouter que les autres musiciens sont également excellents, une fois précisé que Giovanni Guidi joue également du Fender Rhodes, que le très excellent tromboniste se nomme Gianluca Petrella, le bassiste Brandon Lopez et que Francisco Mela est lui aussi batteur percussionniste.
Cette formation, ainsi constituée, nous renvoie dans les pas de Gato Barbieri à qui l’album est dédié. On observe que c’est le même type d’instruments que l’on trouvait sur le célèbre album « The Third World » de l'argentin paru en 1970: Gato au sax, Roswell Rudd au trombone, Lonnie Liston Smith au piano, Charlie Haden à la basse, Beaver Harris à la batterie et Richard Landrum aux percussions, une telle coïncidence ne peut être due au hasard !
On pense aussi aux voyages, les titres des pièces nous renvoient en Amérique Latine, « Revolucion », « Latino America », « Buenos Aires », « Ernesto » et même « Padres » qui n’est autre que le père de Gato. Mais on voyage également dans d’autres contrées, « Manhattan », « Roma », « Paris Last », sans doute une pensée pour « Le dernier Tango à Paris » dont Gato a écrit la musique, il y a aussi « Café Montmartre » qui évoque Aldo Romano et Don Cherry…
Tous ces lieux et ces références sont un bel hommage à l’argentin au ténor de feu, il fallait au moins un Giovanni Guidi pour lui donner vie et un James Brandon Lewis pour l’incarner avec force.